let me show you who really i am. (mia)

let me show you who really i am
feat @lino mancini

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feat @lino mancini

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feat @lino mancini

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feat @lino mancini

Je devrais me sentir mal à l'aise. Je sais que je devrais. Mais c'est comme tout le reste de la soirée, comme si mon cerveau s'était mis sur pause. C'est pas mon truc les démonstrations d'affection. En général, dans ce genre de situation, je dis « merci », « au revoir » et je me casse sans demander mon reste. Mais quand Lino me touche, faisant glisser ses doigts sur moi avec une tendresse infinie, ça ne me dérange pas. Pourtant je sais que ça devrait. Je ne fonctionne pas comme ça d'habitude. En temps normal, je ramasse mes affaires et je prends la poudre d'escampette aussi vite que possible. Mais pas là, pas ce soir. J'apprécie même ce moment de complicité. « T'es fatiguée ? ». Oh que oui. « Morte de fatigue même. ». Autant, dix minutes auparavant j'aurais pu jurer pouvoir continuer à faire des galipettes toute la nuit. Autant maintenant, c'est comme si toute énergie m'avait quittée. Peinant à garder les yeux ouverts alors qu'il me fait me tourner afin de me serrer dans ses bras. Je suis bien. Je n'ai jamais connu le bonheur. Je ne sais pas ce que c'est. Mais ça y ressemble étrangement. « Merci. ». Les bras de morphée sont déjà trop proches pour que je puisse répondre quoi que ce soit. Je trouve seulement la force de serrer sa main dans la mienne avant de m'endormir. Un sommeil paisible. Sans rêve. Sans cauchemar non plus. Quelque chose qui n'était pas arrivé depuis des années maintenant. Toujours hantée par des fantômes encore trop présents. Oui, je dors paisiblement, jusqu'à ce que j'ouvre les yeux au petit matin. Et là, c'est comme si je me prenais une tornade en pleine gueule. Tout revient d'un coup. Pas par bribes comme quand on quitte doucement un rêve pour revenir dans le monde réel. Mais plutôt comme un coup de poing en plein dans l'estomac. Revenue la douleur. Revenue la tristesse. Revenue la détresse. Mais en mille fois pire. Je crois que je pourrais hurler tellement j'ai mal. Mais aucun son ne franchi mes lèvres. Silencieuse, je me roule en boule dans le lit, serrant la main de Lino dans la mienne aussi fort que je puisse. Je ne sais pas s'il est réveillé. Sinon, ça va probablement être vite le cas. Si je savais encore comment on fait pour pleurer je pense que je serais en larmes à l'heure qui est. Mes aucune larme ne franchit la barrière de mes yeux comme aucun son ne franchi la barrière de mes lèvres. Je souffre en silence, attendant que ça passe, comme je l'ai fait tant de fois auparavant alors que ses coups pleuvaient sur moi sans s'arrêter. Je me souviens de tout de la nuit dernière. Il faut croire que l'amnésie ne fonctionne pas sur moi. Je me souviens ne plus sentir cet étau dans ma poitrine. Je me souviens me sentir légère, innocente, inconsciente. Je me souviens de ce que ça fait de ne plus ressentir toute cette peine, tout ce désespoir. Et ça fait d'autant plus mal. Et je m'accroche à Lino comme à une bouée de sauvetage. Seul rempart qui me raccroche un temps soit peu à la réalité. Car s'il il n'était pas là, je ne sais pas dans quel état on me retrouverait ce matin. Les images du passé défilent devant mes yeux encore bien ancrées en moi comme si c'était hier. Les couleurs vivent, les souvenirs encore très nets. La sensation de son poing dans mon ventre, de sa cigarette qui s'écrase sur mon bras, tellement vivace que je suis presque obligée de regarder si les marques ont bien disparues. Je veux juste que ça s'arrête. Je veux juste que tout ça s'arrête.

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/w @mia perkins

le silence de la pièce est perturbante. même la respiration lente de mia ne comble pas le vide qui vient de s'insinuer au creux du bide. les images de la veille qui reviennent en flashback, l'étrange sensation d'avoir fait quelque chose de mal... et les hurlements de la madre qui jure que son fils est un bon à rien. qu'il mérite de crever la gueule ouverte sur le carreau.
qu'il oublie dieu, le mécréant, il n'en est pas digne. parce qu'il est gay, parce qu'il est con... parce qu'il ne sait pas ce qu'il veut. mais la douleur a beau être revenue, je sais la gérer maintenant, habitué à vivre avec depuis tant d'années, à vivre la redescente chaque matin.
et je regarde le dos de mia, ses cheveux de feu qui forme un drôle d'halo autour d'elle et ses épaules. je replace délicatement une mèche, tente de ne pas la réveiller, et je pose mon front entre ses omoplates alors que ma main vient serrer davantage son ventre nu.
et je pourrai me rendormir, mais la lumière du jour vient jouer avec mon humeur. néanmoins, je m'immobilise et j'essaie de comprendre les sensations que j'ai pu ressentir en la prenant entre mes bras, en l'entendant soupirer.
elle m'a apporté un truc inédit, interdit. et j'aurais juré que je regretterais, mais pas du tout. c'est bien la seule idée apaisante à la redescente.
je la sens gigoter légèrement, sa main qui vient broyer la mienne. j'attends un bref instant, comprendre ce qu'elle fait. ce qui lui arrive, si elle est réellement réveiller.
sa main est froide, chaude en même temps, et elle serre si fort que je jurerais d'avoir ses ongles plantés dans la peau.
la belle ne pleure pas, ne parle pas, ne dit rien. elle se contente de serrer ma main et surement de fixer un point.
la redescente est terrible... et j'ai menti en disant que ça irait. « hey... » murmure à peine audible, se redresser pour la prendre dans les bras, l'emprisonner dans un cocon où tout ira bien. « shhht. » pour lui intimer le silence, et malgré ma douleur, la sienne est plus que palpable. « je suis là. » et pour une raison que j'ignore, je le serai toujours. « ça va passer, respire et essaie de mettre tes peurs dans une case. » les doigts qui caressent les mèches emmêlés. « imagine que tu mets tout dans des tiroirs. » que tout est rangé à sa place, reprendre le contrôle de ses émotions. « la mdma a chamboulé ton organisation émotive, ça va se remettre en place. » baiser qui tombe sur le front.
je m'en veux de l'avoir laissé toucher cette merde, mais sans la drogue est-ce qu'on aurait su qu'on était des âmes sœurs ? je ne pense pas.
j'oublie notre nudité, j'oublie jusqu'à ma propre douleur pour me concentrer sur elle. « personne ne te fera de mal ici, jamais. » c'est son sanctuaire désormais. sa place.
et même si j'ignore complètement taper dans le mille, je mets un point d'honneur à ce qu'elle ne souffre plus quand je suis prêt d'elle. « on restera comme ça autant que tu veux. »
je me décale quand même pour voir mon portable, l'heure qui est affichée et j'envoie un sms à mon patron pour lui dire que je suis retenu. il est habitué, ne s'en formalisera pas. le téléphone vole finalement au bout du lit et mes bras enveloppe la belle à nouveau. « je fais des crêpes à se taper le cul par terre. » promesse de remplir l'estomac par de bonnes choses, ça redonne toujours le sourire.
son père le faisait fréquemment, sa mère était plutôt une adepte du pain rassi et des céréales imbibées. berk.

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feat @lino mancini

Lino réagit presque immédiatement, me serrant un peu plus fort contre lui, chuchotant, me berçant comme on berce un bébé qui pleure. « Je suis là. ». Je desserre la main me rendant compte que je suis probablement entrain de broyer la sienne. Me tourne pour l'avoir dans mon champs de vision. Touche son visage pour m'assurer qu'il est bien là, près de moi, alors qu'il essaie de m'expliquer comment compartimenter. Il est marrant lui, il veut que je fasse en cinq minutes ce que j'ai mis des années à faire. Ce que je n'ai pas encore tout à fait réussi même. Mais il a raison, faut que je me reprenne. La chute est dure. Très dure. Il avait dit que ça dépendait des personnes. Que ce serait peut-être pas si terrible. Il se trompait. « Bordel de merde Lino, comment tu fais sérieux ? C'est de la torture. ». C'est comme si je revivais des années de souffrances en accéléré. Même peur. Même impuissance. Même douleur. J'essaie d'inspirer et d’expirer lentement, sans succès. Ma respiration ressemble plus à celle d'une femme enceinte entrain d'accoucher qu'à autre chose. Faut se raccrocher au présent. Aller, je peux le faire. Lino est là, et il m'abandonne pas. C'est bien la première fois que quelqu'un ne m'abandonne pas. C'est nouveau pour moi, quelqu'un qui s'inquiète de comment je vais, comment je me sens. Je suis tentée d'accepter sa proposition de rester dans ses bras pendant des heures. Attendre que ça passe. Mais c'est la solution de facilité, et la facilité, ce n'est vraiment pas pour moi. « Je fais des crêpes à se taper le cul par terre. ». Je crois que j'ai l'estomac trop noué pour avaler quoi que ce soit, mais au moins, ça a le mérite de me faire sourire. « Toi ? Faire des crêpes ? Avoue, tu les as acheté au supermarché. ». Penser à l'instant. Ne pas se focaliser sur les images qui n'arrêtent pas de s'imprimer sur mes rétines. Ce sont des souvenirs, rien que des souvenirs. Gosh, c'est violent quand même. Je pensais pas que le réveil serait si brutal. Je n'en veux même pas à Lino. Je ne peux pas lui en vouloir. Je suis une grande fille, je fais mes propres choix. Et c'est ce qui m'a aussi permis de me rapprocher de lui. De le comprendre. Et Dieu sait que je le comprends. J'aimerais pouvoir dire que je ne retoucherais plus à cette merde de ma vie. Mais la sensation... J'aimerais. Mais je ne suis pas certaine d'y arriver. Je peux comprendre pourquoi on devient accros. J'espère être assez forte pour ne pas le devenir. Je dépose un bisou sur la joue de Lino. Remerciements silencieux à tout ce qu'il fait. Pour être lui, tout simplement. Je m'échappe de ses bras difficilement pour m'asseoir au bord du lit. « Par contre, j'suis pas contre un café. On se lève ? Je crois que mes fringues sont en bas. ». Si les souvenirs de la soirée d'hier s'étaient envolés, me réveiller en tenue d'Eve m'aurait vite rafraîchi la mémoire. Je me demande quand même si Lino regrette. S'il s'en souvient. De ce que ça lui a fait. Après tout, il me manque quand même un attribut majeur entre les cuisses pour être son type. Même si au fond, ça n'a aucune importance. Penser à ça me donne au moins le bénéfice de réussir à reprendre mes esprits. « J'sais pas quelle heure il est, mais un petit déj' et je rentre, j'ai une tonne de choses à faire. ». Mensonges. Mais bon, je ne veux pas l'inquiéter non plus. Je me rêve d'une douche et de me foutre dans mon lit, sous les draps, la couette jusqu'aux oreilles. D'être seule et de broyer du noir. C'est probablement pas le meilleur moyen de gérer. De compartimenter. Mais là, j'en ai rien à faire.

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/w @mia perkins

et cela fonctionne.
les méthodes de mon père fonctionne encore, même quand on grandit, même sur les adultes. on ne peut pas résister à l'envie de dire que c'est impossible que des caïds comme nous puissent être doués en cuisine, surtout quand on parle de crêpes.
les crêpes c'est presque religieux, c'est une institution. les crêpes de l'europe, françaises pour être précis sont les plus méconnus, et face à leur pancake ont tire doucement la couverte vers soi.
mais j'étais prêt à lui faire un petit déjeuner de reine, pour la sortir de son état. pour qu'elle ne reste pas seule à la rechute... malheureusement, je ne peux pas la retenir contre son gré. sinon, on appelle ça un kidnapping.
et quand elle bouge, quitte la chaleur de mes bras, j'ai un mouvement de retenue. je voudrais qu'elle prenne le temps de s'en remettre. qu'elle puisse réussir à compartimenter ses douleurs, qu'elles retrouvent leur place... c'était comme avoir une étagère complètement dévasté, et qu'il fallait tout remettre en place.
je m'en veux. beaucoup.
le regard la suit, épouse les mouvements de son corps, de ses os quand elle s'assoit, le dos qui dessine une ligne parfaite. « toujours aussi belle. » que je dis en roulant doucement sur le dos, en m'asseyant de mon côté du lit, tirant sur les cheveux en arrière. j'avais vraiment une sale tronche, et la fatigue était palpable. « il est 10am. » attrape un caleçon propre dans un tiroir de l'armoire et je me lève en la suivant à l'étage plus bas. « t'es sûre de pas vouloir rester plus longtemps ? » que je demande en actionnant la machine à café.
je tire du frigo une pâte à crêpe que je garde pour mes matins pressés. « rassure toi, je l'ai faite hier matin. »
poêle, odeur de beurre qui fond. « j'ai du bacon sinon, des œufs... des toasts. ou je sais pas, des bananes ? » pointant du doigt la corbeille de fruits où dorment bananes, oranges, clémentines et citron.
mes origines m'offrent des saveurs appréciables, les agrumes sont des ingrédients indispensables à la cuisine italienne.
je tire sur mon caleçon, et prends mon paquet de cigarette sur le plan de travail. « ça te dérange pas ? » clope qui rejoint les lèvres, l'attente avant d'allumer le feu.
et la question qui me taraude, qui siffle silencieusement. « tu te souviens d'hier soir ? » est-ce qu'il fallait en parler ou pas, il serait peut être bon d'en débriefer un peu. histoire de ne pas laisser de non dits.

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feat @lino mancini

« Toujours aussi belle. ». Ces mots qui hier soir me faisant sourire me font un drôle d'effet aujourd'hui. Pas a cause de lui. Oh non, pas à cause de lui. Et il adorable. Un amour. Parce que je me revois une dizaine d'années en arrière aussi précisément que si c'était hier. Les bleus. Les contusions. Les brûlures. Mon corps balafré. Mais si bien caché que ça en était indétectable si on ne faisait pas attention. Et personne n'a fait attention. Personne n'a remarqué. Encore aujourd'hui. Je descend en bas, enfile sous-vêtements et robe qui me sert plus de tee-shirt qu'autre chose. « T'es sûre de pas vouloir rester plus longtemps ? ». Il sait que je mens. Je m'en veux de lui mentir. Pourtant, je n'éprouve jamais de remords pour quoi que ce soit. Mais le lien qui a commencé à se tisser entre Lino et moi, j'y tiens. Je veux le préserver et le consolider. Pas le détruire ou le fragiliser. Mais m'appuyer sur quelqu'un, je ne sais pas faire. J'en suis simplement incapable. Encore plus dans mon état actuel. Mais je me force à lui sourire. Je sais qu'il s'inquiète. Mais je ne veux pas. Je vais bien. J'irais bien. Je vais essayer en tous les cas. Je ne sais pas si il a vraiment faim ou si c'est une tactique pour me changer les idées, mais il la sort quand même sa pâte à crêpe, m'énumérant toutes les choses qu'il a dans le frigo ou sur la table. « Merci beaucoup mais une autre fois. J'ai vraiment pas faim. ». Il sort une cigarette, s'inquiétant de savoir si ça me dérange. C'est bien le dernier de mes soucis. Je lui fait signe que non. Physiquement, je suis ici avec lui. Psychiquement, c'est une autre histoire. Je ne sais pas combien de temps la chute peut durer. Quelques heures ? Quelques jours ? Pour toujours ? Putain faut que je me reprenne. Que je remette de l'ordre dans mes pensées. Pensées que je ne contrôle plus à l'heure actuelle. « Tu te souviens d'hier soir ? ». Il n'en faut pas plus pour me faire lever les yeux vers lui, m'arrachant quelques secondes de repris avec mes idées noires. Je ne sais pas ce qui est mieux. Mentir ou dire la vérité. Si je mens, on peut faire comme si rien ne s'était passé. Mais je n'ai pas envie de ça. Je ne sais pas si ce moment était aussi magique pour lui que pour moi. Mais moi, alors même que la chute est douloureuse, je ne regrette rien. C'était juste beau. Un moment dont je souhaite me souvenir jusqu'à la fin de ma vie. Et il y en a tellement peu, ce qui rend celui là encore plus important. « Ouais, je me souviens de tout. ». Enfin de tout, c'est un bien grand mot. Du principal en tous les cas. J'ai un vague souvenir d'avoir dansé, je crois qu'il y a une histoire de cow-boy mais tout ça reste un peu flou. Mais je me souviens de la sensation de ses caresses, de ses baisers, de lui avoir offert mon corps et mon âme. Je ne me souviens pas tellement des faits. Plutôt des sensations. « Et je regrette rien si c'est la question que tu te poses. Ni la drogue, ni le reste. ». Je n'ai pas envie de parler de sexe. C'était bien plus que du sexe. « C'était exceptionnel. Je ne sais même pas comment l'expliquer. J'ai jamais vécu ça. ». Et pour être honnête, je sais que je ne le revivrais jamais. Parce qu'avec Lino, c'était si fusionnel. Ce n'était pas de l'amour. En tous les cas pas de l'amour dans le sens où on l'entend d'habitude. Je ne suis pas amoureuse de Lino. Et il n'est pas amoureux de moi. C'est bien plus profond que ça. « Et toi ? ». Parce que ça se trouve, je me fais des films.

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/w @mia perkins

le feu s'allume doucement, crépite au bout des doigts alors que se consume la feuille de cigarette, la nicotine qui emplit l'air et les poumons, fumée qui vient rejoindre le monde dans une grimace maitriser, inhalation forcée et rejet presque aussitôt.
et la question est lancée, et les réponses ne tardent pas à venir. les frissons se dessinent légèrement sur les bras. est-ce parce qu'il fait frais ce matin ou bien parce que je me sens chanceux d'avoir une nouvelle amie incroyable ? aucune putain d'idée, mais je sais que ça fait du bien à l'âme.
et je pourrai mourir en connaissance de cause. les regrets auraient tout bouffer, et je m'attendais à ce qu'elle m'en veuille. qu'elle rejette la faute sur moi et mon addiction pour les merdes qui pourrissent finalement la vie, même si ça donne un semblant de bonheur pendant quelques heures.
mais non, elle n'en fait rien, elle s'exclame surtout sur le positif, rejette le négatif et... c'est là que je me dis que j'ai peut être trouvé mon âme sœur. ce serait presque à regret que je sois gay, mais d'un côté... l'âme sœur n'a pas de genre et n'est pas forcément une force d'amour. c'est juste purement inexplicable, un lien qui se crée étrangement, mais qui ne peut se défaire. « je vois. » que je dis en souriant légèrement, prenant une tasse de café alors que la pâte à crêpe cuit dans la poêle, car si elle n'a pas faim... moi j'ai la dalle. et la réciproque est lancé, je l'attire à moi, la prends brièvement dans mes bras, pose un baiser sur son front malgré l'odeur de la cigarette. « aucun regret. » de là à dire que je change mon orientation sexuelle ? non, mais je suis heureux d'avoir pu découvrir ce petit quelque chose avec elle. et même si ce n'est pas mon truc, j'ai bandé et je suis venue. c'est qu'elle est très forte, très douée sans doute aussi. « et heureux que ce soit grâce à toi que... » je souris en la relâchant. « ... que j'ai pu découvrir les joies du corps féminin, même si ... les mecs restent mon truc. » un clin d’œil alors que j'écrase ma cigarette dans un cendrier. « attends avant de partir, prends ça. »
je retourne la crêpe avant de sortir de la cuisine et d'ouvrir un placard coulissant et d'en sortir un sweat gris à capuche, un peu grand, même pour moi. « il pleut, même s'il fait pas froid. » mauvaise excuse pour simplement qu'elle garde un souvenir... et la protéger encore. même si ça risque de jurer avec ses godasses, au moins, elle pourra rentrer sans se faire emmerder par des gros lourds dès le matin. « tu n'as rien oublié ? » que je demande en retirant la poêle du feu et l'accompagnant à la porte. « tu m'appelles quand tu rentres. » c'est pas une question, oui. je sais qu'elle fuit, et la laisser faire est mon meilleur cadeau. ce besoin de se retrouver et de penser, réfléchir... et réapprendre la douleur, je connais ça. ce besoin de retrouver son environnement, ses propres odeurs, ses repères. « et prends un cachet pour les maux de tête, ça fera passer la sensation désagréable. » un dernier baiser sur le front, protecteur, serein. « merci, encore. »
et la regarder s'éloigner, disparaitre... disparaitre de la vue, oui, mais pas de la vie. c'est maintenant impossible, comme une promesse silencieuse qui s'était insinué. l'impression de devoir prendre soin d'elle, la protéger du monde... et même du mien. surtout du sien, sans pour autant l'imposer.
juste être là. toujours.

FIN DU RP