when you see my face hope it gives you hell. (mia)

mia & bastian

animals don't hate, and we're supposed
to be better than them

Je n’étais pas des plus heureux de devoir me faire les cours préparatoires de dernière année, mais j’ai fini par en voir quelques bons points. Heureusement. J’allais pouvoir fréquenter de nouveau ma chambre et qui plus est, sans mon coloc, perdu au milieu de nul part dans un état dont j’ai oublié l’existence. Puis je me suis lancé dans un nouveau défi, le genre qu’on fait seulement en dernière année. Non, c’était pas si catastrophique que ça, une nouvelle année commence, pour mon plus grand bonheur. Trois jours ont défilés à toute vitesse, me rapprochant de la fin de la semaine. Après la première journée, et ce café pris en bonne compagnie, j’étais rentré à la maison pour profiter de mon dernier jour de vacances. J’ai préparé mes affaires et je les ai emportée dès le lendemain, juste avant mes cours. Rajoutons mes entraînements de natation une fois par jour et le tour est joué. Une routine qui reprend petit à petit. Fatigante, fatigué, mais on peut faire des efforts pour la dernière année.
Jeudi est devenu mon jour de la semaine préféré. Non pas parce que mon horaire est léger, non pas parce que j’ai pu dormir assez tard, mais simplement parce que j’ai été mis au courant d’une petite fête organisée je ne sais où par je ne sais qui. J’avais eu un léger lot pendant les vacances, profitant du beau temps pour m’entraîner le plus souvent possible dans des piscines extérieures. J’avais envie de boire une bonne bière avec de la bonne musique, dans une petite maison ou un petit appart bien tranquille. Après avoir reçu ce SMS, je suis allé nager et j’ai effectué le retour dans ma chambre à toute vitesse. J’ai enfilé un jeans, des baskets, un tshirt et une chemise que j’ai laissé ouverte. La soirée était du genre simple et tranquille, de quoi reprendre le rythme des fêtes. J’ai bu, j’ai pas mal bu et j’ai même dansé ; cette fille aussi, je n’aurais rien pu lui refuser. Tellement que j’ai fini par la ramener dans ma chambre assez vite, faisant monter la température une bonne partie de la nuit. Du Bastian tout craché.

Je suis réveillé quelques heures plus tard, un peu serré dans mon lit une place. Je décide que je dormirais de nouveau cette après midi, trop sobre pour continuer à partager mon lit. Je prends mes affaires et pars prendre ma douche en laissant la porte ouverte, au cas où ça pourrait inspirer la demoiselle. Et si je pensais avoir une bonne surprise en revenant, s’en est une tout autre quand je reviens. Mia entre dans mon champs de vision. Et l’autre demoiselle est toujours là. J’ai cru que je serais tranquille et que ce ne serait pas grave si je ne prenais pas ma garde robe pour aller me doucher, je regrette maintenant de n’avoir qu’une serviette pour me recouvrir. Non non non non. Je n’ai pas envie, je ne suis pas d’humeur, pas assez réveillé. Bizarrement, j’adore me prendre la tête avec cette fille, j’aime lui rendre la vie infernale et l’inverse a tendance à me faire rire. D’ailleurs, je me dis toujours que si cette fille ne m’irritait pas autant, je l’aurais déjà mis dans mon lit depuis longtemps. Mais non, même là elle arriverait à me saouler avec ses remarques complètement stupides … Et sa manière de faire stupide … Non, il faut que je m’arrête là, la liste sera trop longue. Pas aujourd’hui. Pas ici. Comment t’es rentrée d’ailleurs ? Question stupide, vu que j’avais laissé la porte ouverte le temps de prendre ma douche. Et puis, si je croyais que seulement les étudiants pouvaient rentrer dans les résidences, j’en oublie que je ne suis pas rentré seul hier soir. Peu importe en fait, on a du oublier de lui apprendre les bonnes manières quand elle était plus jeune, ce qui ne m’étonne pas. Fou le camp, on réglera nos comptes quand je serais habillé. dis-je en entrouvrant la porte. J’ouvre un tiroir, fouille dans les habits. Je les sens, elles sont encore là toutes les deux et je ne sais pas quoi faire. Soit je les ignore, soit je m’énerve. Ou jamais en fait. finis-je par dire, rigolant jaune.

mia & bastian

animals don't hate, and we're supposed
to be better than them

Pas l’humeur, pas l’envie. J’aime bien me bagarrer avec Mia, c’est plus fort que moi. Je me souviens de la fois où j’avais débarqué à une fête et je lui avais cassé son coup en l’enlaçant tendrement et en lui plantant un baiser sur sa joue. J’ai du résisté à l’envie de ne pas rigoler, sa tête était des plus épiques. Je suppose que ce qu’elle me fait aujourd’hui n’est qu’une suite logique à tous ces coups bas, mais je dois avouer qu’elle y va plutôt fort. Je finis à peine de lui dire de dégager, que nous réglerons nos comptes plus tard, que la rousse saisit un livre pour me le lancer à la figure. Je l’évite de justesse. Espèce de tarée ! ai-je à peine le temps de crier, avant qu’elle ne se lance dans une improvisation des plus drôles. L’enchaînement de filles, les soit disant je t’aime. La pauvre fille à moitié nue dans mon lit en devient rouge, elle est à deux doigts de se cacher sous les couvertures en espérant disparaître. J’évite un nouvel objet qui vient dans ma direction et je commence à m’agacer. Je ne frappe pas les filles, mais je pourrais commencer si elle n’arrête pas de retourner ma chambre. Pourrais-tu éviter de retourner ... dis-je d’ailleurs, traduisant mes pensées, mais ce qui suit est tellement tordu que je n’arrive même pas à terminer ma phrase. Je ne sais pas c’est quoi le pire, que Mia puisse s’imaginer que je sois du genre à faire des demandes ou l’autre qui y croit dur comme fer. Enfin, je suppose qu’elle y croit vu qu’elle se lève et qu’elle commence à prendre ses affaires. C’est encore pire que ce que je pensais. Mais ce n’est pas dans un élan désespéré que je murmure ces paroles, c’est plutôt amusé. Parce que je dois admettre que si cette scène me saoule, au moins elle est rigolote. La fille finit par passer devant moi, me fait signe de l’appeler et, ignorant l’agression de Perkins, je réponds positivement à son geste. Je ne pensais pas qu’elle le voudrait encore, mais c’est un numéro de plus à garder.

Mia s’installe à mon bureau et je vais m’asseoir sur mon lit, tenant toujours ma serviette. J’analyse la situation tandis que je réponds à sa question de la plus belle des manières. Par rapport à ta tenue atroce ou ta pseudo performance ? Très franchement, je n’avais rien regardé, mis à part ce qui m’intéressait. J’avais juste envie de la faire chier et les filles se vexent souvent quand on parle de leur apparence. Enfin, j’espère. Mais j’avoue qu’au moins, elle est partie. Je ne sais pas si c’était ce dont j’avais envie, dans le fond. J’étais parti prendre ma douche par habitude mais qui sait, j’aurais peut être eu envie de remettre le couvert une ou deux fois, quitte à ce qu’on sèche les cours. Je ne saurais jamais, on ne saura jamais. Tu débarques dans ma chambre maintenant, je vais finir par me faire des idées. Je me fais toujours des idées de toutes façons, mes hormones me jouent pas mal de tours pour l’instant. Mais à un moment, je me dis que cette expression il n’y a qu’un pas entre la haine et l’amour pourrait vouloir dire quelque chose. Non, arrête tes conneries Bastian, tout ça ce n’est qu’une combine de plus. Il va falloir redoubler d’efforts pour lui rendre la pareille. La prochaine fois je te lance autre chose. Pas mes affaires. Bon, la rousse n’a rien attrapé de précieux, mais on ne sait jamais avec elle. Tu comptes passer la journée ici ou ça se passe comment ? finis-je par demander, toujours aussi agacé. C’est bon, Mia a créé son foutoir, pourquoi est-ce qu’elle reste assise là à me faire la discussion ? Me narguer ? C’est bon, même pour elle ça deviendrait trop. Je commence à stresser, parce que je me dis qu’elle prépare autre chose et je me demande encore ce que c’est. J’aimerais m’habiller, histoire d’être totalement prêt, mais ça ne va pas encore arriver. Mia Perkins, ou mon enfer de Dante.

mia & bastian

animals don't hate, and we're supposed
to be better than them

Ses performances d’actrice, il n’y a que ça qui la tracasse. Bon, j’admets que c’était du joli, même si, pour ceux qui me connaissent bien surtout, l’histoire de la demande en mariage était largement de trop. Ça ne me ressemble pas du tout et aucune des deux ne le sait, apparemment. Pourtant, ce n’est pas comme si je montrais un certain intérêt à l’engagement. On s’envoie des piques, je l’attaque sur sa tenue et elle en fait de même. C’est toi qui le dit. T’es la première à se plaindre. A force, avec la natation, j’ai pris l’habitude d’en avoir peu sur le dos. Et si on se plaint ce n’est pas à cause de la vue, c’est plus parce qu’il ne faut pas que j’oublie de m’habiller de temps en temps. Au pire, je l’enlève. ajoutais-je, un large sourire se dessinant sur les lèvres. Elle réplique à peine, commençant à me balancer des objets au hasard dessus. Va te faire f***re. criais-je presque. Ça venait du fond du cœur, elle qui m’emmerde depuis la seconde où elle est rentrée dans cette pièce. Ou plutôt dès le moment où je l’ai vu. Sûrement un trop plein d’émotions, une accumulations d’agacement et d’énervement qui a finit par exploser à voix haute. Et si à chaque fois je crois que c’est la fin, la rousse rajoute une couche. Si, c’est pour ça que j’aimerais que tu foutes le camp. Je ne suis pas du genre à avoir une routine, à faire ci ou ça tranquillement, histoire de sortir de cette chambre détendu et de bonne humeur. Mais j’aime être tranquille, faire les choses à mon aise, sans avoir un regard permanent sur ma personne, qui analyse, critique et pose trois millions de questions. Et vite. ajoutais-je, levant les yeux au ciel. Cette fille, c’est vraiment du grand n’importe quoi et j’en ai encore la preuve ici. C’est pour ça qu’on ne s’entendra jamais avec Mia, il nous est impossible d’avoir un minimum de respect l’un pour l’autre, aveuglé par cette haine et cet agacement constant. Et là, mon agacement, il est au plus haut.

Elle s’installe confortablement sur le fauteuil du bureau et je suis peu à l’aise vu les affaires qu’il y a dessus ; mais elle n’est pas stupide, elle ne fera rien de dangereux avec mon ordi. Il y a intérêt. J’attends encore, patiemment, que l’envie de partir lui prenne mais à la place, la rousse tente quelques insultes. Décidément, t’es encore plus marrante que d’habitude. dis-je en souriant, rigolant même un petit peu. Je pourrais lui parler de la manière de s’inviter, de faire fuir mes véritables invités, de faire comme chez elle … Je pourrais mais je n’ai pas envie. Ça voudrait dire discuter avec elle et continuer de lui envoyer des méchancetés quand dans le fond, je m’en fou. Cette fille est juste insupportable, pas besoin d’en savoir plus. Je suis un bon hôte pour les gens qui sont la bienvenue. Je lève les yeux au ciel, Mia est fatigante. Je suis très gentil quand on fait les choses bien. J’accueille, je fais plaisir, je prends à boire et à manger. Mais là, pas besoin de tout ça. Puis en plus, on est au début de l’année, je suis revenu dans ma chambre il y a quelques jours seulement alors on ne peut pas dire que j’ai pris le temps de faire des réserves. J’aurais voulu enchaîner avec un truc cinglant, quelque chose qui me rendrait fier, mais je n’arrive à rien. La rousse trouverait encore à dire de toutes façons. J’ai même pas la force de continuer à te répondre en fait, tu me fatigues. Franchement, on s’est fait des coups foireux avec les années. Mais on s’en contentait avant de passer à autre chose. Ça m’inquiète qu’elle reste ici, comme si rien n’était, se contentant juste d’attendre. J’ai l’impression que je vais me faire avoir, encore, et que je ne vais pas apprécié ça. Mais décidé à ne pas attendre comme un débile, je me lève et pars vers mon armoire. Bon, je t’avais prévenue. Tant pis pour toi. Et je lâche la serviette en chemin, me retrouvant nu comme un ver. Je n’ai pas honte de mon corps et je ne me sens pas gêné, peu importe la personne qui me voit. J’espère que ça la fera détourné les yeux de peur ou de dégoût. Ou encore mieux, que ça la fera partir. J’ai trouvé ton nouveau surnom. Le cafard. T’es pire qu’eux en fait, toujours là où il ne faut pas. finis-je par dire, enfilant quelques couches de vêtements.