bad liar. (mia)

bad liar.
/w @mia perkins

un long combat.
la vérité qui avait fini par éclater. mesurer les dangers de notre tolérance... et notre attachement.
et je crois n'avoir jamais eu aussi peur de perdre quelqu'un. pourtant j'avais déjà perdu la femme de ma vie, alors perdre mon copain ne devrait pas me faire aussi peur, si ?
et j'étais terrifié, parce que j'avais avoué trop de choses. et malgré mes vérités, je lisais le doute dans son regard. parfois son regard se posait sur mon téléphone, et quand je pianotais dessus, je sentais son souffle devenir plus lourd.
lourd de sens, sans doute. la peur qui le rongeait vis-à-vis de mia n'était pas vraiment fondée, mais c'était difficile de comprendre ce qui nous liait. et quand moi-même, j'étais incapable de dire pourquoi je l'aimais autant, je peux comprendre les doutes qui se sont invités à la journée.
trop de mensonges entre nous.
et je sais qu'ils sont encore nombreux à être cachés, à ne pas être dits. à se lover dans les ténèbres en attendant de s'offrir au monde comme le poison le plus mortel.
destruction.
mais pour le moment, il fallait surtout l'oublier. tout allait mieux, bien. on avançait, on oubliait... du moins, on omettait.

et sur le sol philadelphien, je le quitte pour retourner à ma petite maison calme.
je jette négligemment mon sac de voyage dans ma chambre avant de me jeter sur le lit et de sortir mon téléphone.
je regarde quelques images de mave et moi, puis en envoie une à mia avant de lui annoncer que je suis rentré.
après avoir papoté quelques instants, je lui propose de venir passer la soirée à la maison, en espérant qu'elle bosse pas. et quelle chance !
le chat sort de sous le lit et grimpe sur le lit en miaulant à tort et à travers. « t'es vraiment en vie, alors. » un rire qui transperce le silence de la maison et je m'endors avec le félin sur le torse, téléphone au bout des doigts.

après m'être réveillé en sursaut à quelques minutes de l'arrivée de mia, je saute à la douche et enfile le premier pyjama qui traine. jogging noir, marcel de la même couleur et dents brossées pour éviter l'haleine pâteuse du réveil.
saute les marches deux par deux, glisse à la cuisine, laissant des gouttelettes sur mon passage. cheveux mouillés qui éclaboussent tout sur leur passage.
mais pas le temps de cuisiner que la porte s'ouvre, je sors presque aussitôt pour me ruer sur elle, la prendre dans mes bras, et la faire tournoyer un moment dans les airs.
parfum familier qui vient rassurer toutes les craintes qui pèsent sur les épaules. « la voilà ! » que je dis comme si j'annonçais la venue du messie. « je viens de me réveiller... donc on va encore commander. » je ris en la déposant sur le sol, et fermant derrière elle.
elle est chez elle maintenant, plus besoin de l'inviter à faire comme si. « alors, ça a été avec milo ? » le chat. « tu as pu le voir ? » je ris en prenant la télécommande dans la main et m'affalant sur le canapé. « pizza ce soir ? »

bad liar
feat @lino mancini

Le téléphone qui vibre entre mes mains. Et la nouvelle que j’accueille les bras ouverts. Il est enfin rentré ! Lino est revenu. Je ne pensais pas qu'il me manquerait autant pendant son absence. Ce n'était pas un long séjour après tout. Il est entré dans ma vie d'une façon fulgurante, y prenant une place plus que considérable. Tellement considérable que je me demande encore comment je passais mon temps avant de croiser sa route. C'est difficile de définir la relation qui nous lie. Même moi, j'en serais incapable. Rien que de savoir qu'il est de nouveau à Philadelphie me donne le sourire. Je suis heureuse quand il est heureux. Malheureuse quand il ne l'est pas. C'est mon soutien. Mon pilier. Mon âme sœur. Je ne pourrais pas mettre d'étiquette sur nous deux. C'est plus que de l'amitié. Mais ce n'est pas de l'amour. Ou alors, pas de l'amour dans le sens commun du terme. Je ne me fais pas prié quand il me propose de passer la soirée avec lui. J'en profite pour faire une petite sieste avant. La soirée, ou plutôt la nuit d'avant a été longue. Très longue. Professionnellement parlant. Des fois, je me dis qu'elle le fait exprès, la blondasse McBeth, de me mettre plusieurs clients à la suite. Deux, trois, je veux bien, mais hier soir, je suis rentrée quand le soleil commençait à se lever. Et je me dis que la soirée chez Lino va également se solder en nuit blanche. Je commence à prendre le rythme de dormir et le jour et de vivre la nuit. Ce qui n'est peut-être pas plus mal vu mon style de vie en fin de compte. Je me réveille quand le soleil commence à se coucher. Une douche et une petite toilette rapide. Un chignon négligé au sommet du crâne et mon jogging préféré sur le dos, je prends la porte direction spring garden. Je ne prends même plus la peine de sonner pour entrer. La porte est toujours ouverte. Je n'ai même pas le temps de dire ouf qu'un grand dadet me prend dans ses bras, me soulève comme si je pesais rien, me faisant tourner dans les airs. Je serre mes bras autour de son cou avant de déposer un baiser énorme sur sa joue. « Tu sais que tu m'as manqué ! ». Il me pose finalement au sol mais je continue de le serrer dans mes bras. Je récupère tous les câlins que je n'ai pas pu lui faire pendant ces derniers jours. « Ouais non, ton ingrat de chat il a mangé mes croquettes premium mais par contre pour venir me faire un calinou, je pouvais toujours me brosser. ». Je finis par le lâcher Lino, pour poser mon popotin à sa place sur le canapé. Pizza ? « Et crotte ! C'est vrai que j'avais dit que je t'offrais BK pour ton retour. J'ai complètement zappé. Par contre j'ai rempli tout ton congèlo de glace ben & jerry's aux cookies. Me remercie pas. ». Surtout que j'en ai déjà avaler la moitié. C'était trop déprimant de venir dans cette maison quand il n'était pas là. J'ai même squatté son lit une ou deux fois. « Ok pour une pizza, celle avec plein de fromage, mais avant... ». Je lui prends la télécommande pour la lancer sur le fauteuil d'en face, prend son visage entre mes mains pour planter mon regard dans le sien. « Raconte moi tout. Il est comment ? Et sa famille ? C'est quand que je le rencontre ? Il a prit soin de toi au moins ? Et comment ça se fait que t'es pas avec lui ce soir ? ». Bah oui, j'ai quand même beaucoup de choses à rattraper mine de rien. « D'ailleurs ton mec, il sait que tu es avec moi ce soir ? ». Je sais qu'ils se sont disputés à cause de moi à travers les messages que Lino m'envoyait de New-York. Je sais aussi que ça va mieux. Apparemment. Mais bon, la jalousie, ça peut être une foutue saloperie.

bad liar.
/w @mia perkins

je crois que ça ne m'avait jamais fait autant plaisir de revoir quelqu'un, hormis maverick qui ne compte pas dans cette équation. c'est différent.
là j'avais vraiment l'impression d'avoir abandonné une partie de moi à philadelphie.
alors sentir son parfum, serrer son corps menu entre mes bras et l'entendre, c'est la sensation d'être à nouveau entier et de pouvoir respirer correctement. le genre de sensation qui me vaudrait surement la plus belle crise de jalousie du monde, mais c'est bien pour cette raison que je ne parlerai pas de ce que je ressens à maverick.
il doit déjà accepté mia et réussir à me faire confiance. et c'est surement le plus dur à faire... accepter mia.
alors qu'elle atterrit sur le sol et que je m'étale enfin sur mon canapé, je la regarde du coin de l’œil alors qu'elle se débarrasse de ses affaires. « il sait pas ce qu'il manque. » et milo n'a pas toujours bon goût, il aime la solitude. c'est bien le chat de son maître finalement.
et elle se repentit, je secoue la tête à la négative. « t'en fais pas, princesse. on fera ça dans la semaine. » un léger sourire avant de pointer la télécommande vers la télé.
mais pas le temps de réfléchir, de penser... ou de demander ce qu'elle préfère comme film d'horreur, la télécommande vole sur le fauteuil en face et je reste un moment pantois alors que mon visage se retrouve entre ses paumes chaudes et des doigts manucurés.
et j'éclate de rire. « eh minute papillon ! » mes doigts prennent place sur les siens avant de les retirer de mes joues pour les garder prisonnier entre mes paumes. « ouais, il sait qu'on se voit ce soir. ne t'inquiète pas. » j'essaie de ne pas imaginer la tête qu'il tire en imaginant le pire. « il est jaloux mais il accepte parce que... » une profonde inspiration avant d'être expiré bruyamment par le nez. « il a sensiblement la même histoire que nous... avec son meilleur ami. alors il a pas vraiment de leçon à me donner. » le regard se baisse, honteux, n'ose affronter le regard de la déesse du feu. « il y a encore des mensonges... on est entrain de construire notre histoire sur de mauvaises bases. » j'embrasse une paume avant de me mettre en tailleur sur le canapé. « j'ai peur qu'on finisse par se détruire. » mais au fond, je l'aime. un peu trop. « tu sais que je lui ai dit que je l'aimais ? » hausse les sourcils, comme si c'était une nouvelle incroyable. le pire est à venir. « et il ne m'a pas répondu. » le regard se perd légèrement dans le vide avant de se reconnecter à la réalité. « mais newyork c'est quand même cool. » que je dis en éclatant de rire. « je t'y emmenerai, je te le promets. c'est genre... » je lève les bras vers le ciel pour décrire un cercle. « énoooorme. »
je prends mon téléphone pour choisir un just eat, pizzéria et le menu s'affiche, je choisis une calzone et lui passe le téléphone. « un italien va juger ton choix de pizza, attention. » je lui tire légèrement la langue alors que je me lève pour récupérer la télécommande plus loin. « et toi, avec ton ex ? »