tu viens tout seul ou avec tes problèmes ? (mino)

tu viens tout seul ou
avec tes problèmes ?
/w @maverick archer

mais y a pas de réponse qui vient, y a toujours ce noir dans son regard qui dit rien qui vaille. je ne peux pas contrôler ses pensées ni même les lire mais je ne sais pas comment lui faire comprendre qu'il n'y a que lui qui compte si ce n'est les mots les plus chers et coûteux au monde.
mais y a rien qui vient, non. y a un silence étrange, et je vois bien qu'il n'y croit pas. il a brisé tout ce qu'on construisait sur une supposition. il a détruit tout ce qu'on créait par une jalousie non fondée...
ouais, ça pique. ça blesse... et je sais pas quoi faire, je serre suffisamment son poignet pour pas le voir fuir mais je suis désemparé. finalement je me suis écrasé au fond du puits, sans lui.
je me mords l'intérieur de la joue et je sens l'impulsion, ses doigts qui viennent se refermer sur ma mâchoire, c'est douloureux.
mon cœur manque de nouveaux battements, ça fait mal putain. ça pique si fort que j'ai peur de m'évanouir, pourtant tout mon corps est tendu. « je. » mais pas le temps de répondre, les doigts écrasent la peau et je plisse les yeux pour faire comprendre que ça commence à faire mal, mais je le laisse finir, il a besoin de décharger ses craintes, ses doutes... et sa peur d'être trahi.
qu'il ne fasse pas dans l'explosion d'amour, ça le regarde, je ne le fais avec personne non plus mais elle c'est différent. différent par parce qu'on va construire un truc ensemble ou que l'on se tourne autour... mais parce qu'on a créé un lien autour de nos passés douloureux et qu'on se comprend... mieux que personne.
mais allez lui expliquer ça, vous.
ne pleure pas, lino. sois fort, fais le mec, tu l'as toujours fait. assume. la main qui vient décrisper les doigts de mave et récupère la mâchoire qui craque doucement, endolorie. j'attrape ses doigts, détiens son poignet et je le regarde droit dans les yeux. foutu pour foutu, de toute façon. « j'ai couché avec elle, ouais. » le regard qui baisse légèrement, et finalement je le libère de ma prise, de mes prises. « il y a un moment déjà, avant... nous. » je hausse les épaules. « on était ... défoncés, et on a rien contrôlé. » et je suis désolé ? désolé d'avoir été avec d'autres personnes dans mon lit ? ou désolé de continuer à lui parler ? désolé d'avoir noué avec elle une relation particulière. « il n'en reste pas moins que c'était une fois et que ça m'a confirmé que je kiffais vraiment pas les meufs. » je m'avance vers lui, attrape son visage entre mes mains pour le forcer à me regarder. « je cherche pas à te mentir, je te mens pas, mave. je t'aime vraiment, et si j'ai voulu qu'on avance, c'est parce que je le voulais... je te ferai jamais de tort, je te tromperai jamais. » je me pince les lèvres, tente de regagner cette confiance qui s'étiole pourtant à mesure qu'on avance. « mia ne me drague pas, on se comprend, c'est tout, c'est ma meilleure amie. et il n'y a rien de plus avec elle, et n'y aura rien de plus. » et je le relâche finalement, recule, me retourne et masse la nuque comme je peux, le mal de crâne qui vient est terrible. « je peux pas te jurer l'improbable, mais je peux te promettre que t'es ma priorité, mave. maintenant... » je souffle, retiens les foutues gouttelettes de sel. « je peux rien faire de plus. et si tu veux que je parte... » je me retourne doucement, le regarde. « je partirai pas. »
parce que je veux encore sauver ce qui semble pourtant se noyer. essayer de convaincre. « je dormirai sur le canapé ? » un bref sourire, gueule d'ange qui tente d'apaiser la tempête qui s'abat, ça changera pas tout, rien même. « je peux pas te laisser croire le faux, tu dois me croire... pitié. » m'abandonne pas comme les autres, putain.

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/w @lino mancini

j'ai couché avec elle, la gorge qui se serre en même temps que la mâchoire se crispe un peu plus parce qu'il se la prend en pleine face la vérité qu'il a cherché, celle qui confirme une idée peut-être erronée, mais il n'y pense pas à ça, ne voit que ce qui lui crève les yeux, ce qu'i veut bien voir parce que la confiance vient de prendre un uppercut. Il a récupéré sa main, restant planté face à lui. avant... nous. mais la seule chose qui se demande Mave c'est pourquoi il lui a menti, lui dit qu'il ne couche pas avec, mais qu'il a couché. Ils ont un passé et ça l'ancien acteur le sait mieux que personne pour avoir lui même vécu avant de connaître Lino, mais le principe est bafoué : il a mentit. Puis ajoute : on était défoncés et on a rien contrôlé. s'indigne en silence, le laisse transparaître sur sa face, Mave. Parce que ça devrait le rassurer peut-être, qu'ils se pètent encore le crâne et dérapent, putain. Mais il en a chié le libanais, sans jamais réussir à avoir celui qu'il voulait, a voulu se faire une raison et donner une chance à un homme avec qui était bien jusque là, jusque ça. Alors la confiance, c'est quoi ? L'estime de l'autre, y'a une place pour dans leur relation où on laisse mourir le respect ? Puis y'a ses mains qui se posent sur ses joues, mais il le rejette, recule même d'un pas en faisant claquer sa langue contre son palais, sourcils froncés. je partirai pas. lui détourne le regard, c'est pas là ce qu'il a demandé, non. "Ma chambre est au bout du couloir, moi j'dormirai dans l'lit d'ma mère." qu'il finit par ajouter en glissant sa main sur sa nuque en prenant un profonde inspiration. "J'suis déçu," avoue t-il finalement en se raclant la gorge, reportant le regard sur le grand frisé. "Quand j'pense que t'as osé m'casser les couilles à cause d'un pote alors que toi t'as baisé cette meuf," rire sec et sans joie lui échappe alors qu'il bat des cils. "Tu t'fous vraiment d'ma gueule."

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/w @maverick archer

puis le glas tombe, c'est pas irréparable, mais c'est brisé. et je suis le seul con à genou à tenter de ramasser chaque morceaux pour les recoller. au moins, il ne cherche pas à les jeter à la poubelle. au moins, ça.
je me sens tellement ridicule de me rabaisser à me justifier, ridicule d'ouvrir mon cœur sans un retour... et je me sens humilié d'être ainsi traité alors que j'ai dit la vérité.
j'ai avoué ce que j'avais promis de garder pour nous, j'ai avoué pour prouver que je l'aimais vraiment. que j'étais prêt à tout partager avec lui, et que j'assumais ce que j'avais pu faire avant lui... mais ça ne semble pas suffisant.
alors quoi ? il aurait fallu que je sois puceau sans histoire ?
j'abandonne la partie. je suis trop fatigué pour continuer à me battre maintenant, je suis fatigué. par la journée, par les émotions diverses... et je fronce férocement les sourcils quand il parle de son pote à la scène de ménage.
ah, tu fais bien d'en parler de celui-là, parce que je l'avais oublié avec toutes ces conneries. oublier vos regards, vos tons étranges et cette scène incompréhensible.
j'ai pas fait autant d'histoire qu'il semble le prétendre, j'ai pris énormément sur moi pour ne pas lui casser les couilles justement. mais vu qu'on veut jouer sur ce terrain glissant, faisons le.
je me mords la lèvre inférieur, et je souris. « et toi tu l'as pas baisé ton pote ? » le regard qui se visse dans le sien. « est-ce que toi, tu vas oser mentir ? » parce que je le sens, je le sais... y a un truc pas net entre les deux.
et si je dois cracher mes vérités, il va falloir qu'il le fasse aussi. « j't'ai pas cassé les couilles, j'étais inquiet mais je t'ai cru... avec tes explications. » je croise les bras. « mais je sais que tu n'as pas tout dit, donc. t'as couché avec ? » mais le pire que je me demande, c'est s'il l'aime. s'ils s'aimaient... s'aiment. est-ce que c'est ça qui l'empêche de répondre à mes putain de sentiments ?
voyons voir qui se fout de la gueule de l'autre maintenant. le souffle est lourd, saccadé. j'en ai marre de me faire trainer dans la boue, que des mots d'amour soit sortis de ma bouche pour s'éclater contre le bitume sans aucune considération.
mais au moins, j'ai dit la vérité. de l'amour à mes erreurs de parcours...
et toi ? t'es assez fort pour ?
bien sûr que non, mais vas y. débrouille toi maintenant, pour sortir de ça. tu verras comme c'est pas si simple.
penchant la tête légèrement sur le côté pour le regarder, attendant une réponse claire. pas le même discours incohérent tenu sur un pseudo meilleur pote qui n'aime personne. soyons franc maintenant.

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/w @lino mancini

et toi tu l'as pas baisé ton pote ? Il a pourtant tourné les talon s'apprêtait à retrouvé la salle à manger, mais l'interpellation de Lino le fait cesser tout mouvement. Là il s'est mordu les lèvres en prenant une profonde inspiration, faisant craquer les os de sa nuque en soupirant. est-ce que toi, tu vas oser mentir ? langue qui glisse à la commissure de ses lèvres, bat des cils rapidement pour finir par se retourner, le visage plus fermé encore que précédemment. La technique de Lino elle déplaît fortement à Maverick, au point de lui en donner des palpitations, au point d'avoir envie de tout péter, retourner la pièce dans son intégralité. "Vincent," qu'il lâche froidement, le prénom de son meilleur ami d'enfance, le type avec qui il a grandit et le premier avec qui il ait expérimenté les joies de l'homosexualité et ses confins insoupçonnés. "M'a fait réaliser que j'aimais les mecs." haussement d'épaules sur fond de ton monocorde, comme si son âme avait quitté son corps, que cette conversation ne l'atteignait pas, mais la réalité c'est qu'il se braque le demi-chauve. Au sujet de son pseudo meilleur pote il ment à tout le monde, pourquoi faire une exception ? Pas moyen d'entretenir une relation saine sans qu'il ne s'immisce, Lowell, d'une manière ou d'une autre dedans. Alors faut le dire, lui en parler à Lino et admettre qu'ils sont a égalité maintenant, prendre le risque de foutre totalement la confiance en l'air en avouant un détail qui ne devrait pas avoir d'importance. "J'ai déjà répondu à ta question, tu connais la réponse alors pourquoi t'essayes d'inverser les rôles Lino ?"

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/w @maverick archer

un prénom.
le regard glisse sur son visage, et la langue vient passer sur la lèvre supérieure. ne pas piper mot.
vincent. bien... un meilleur ami, d'enfance donc. j'inverse donc rien, je montre que nous avons de drôles de similitudes.
il ne peut pas me reprocher ce qu'il fait. ne peut pas m'en vouloir quand il fait la même chose.
mia m'a fait réalisé que je n'aimais vraiment pas les femmes, vincent lui a fait réalisé qu'il aimait les mecs.
égalité, balle au centre.
mais c'est pas ça qui ferme toutes les valves, me fait presque regretter mes aveux amoureux.
les bras toujours croisés, la tête penchée légèrement sur le côté comme si ça devait couler d'une oreille pour ne pas avoir un trop plein d'informations inutiles.
je m'en fous de vincent, je m'en fous parce que j'ai jamais entendu d'ambiguïté. je m'en branle parce que je le connais pas.
et il finit par répondre à la question... enfin répondre. je lève un sourcil, un rire bref qui s'échappe alors que je décroise les bras et lève les yeux au ciel. « j'y crois pas. » je frotte le front, pince l'arrête du nez. « j'inverse rien, maverick, putain. » je tends le doigt vers lui. « je veux te faire comprendre que, les mensonges y en a trop entre nous. » et pardon, ça résiste pas à plus de pression, y a une larme qui coule alors que le sourire est triste, à la limite de la condescendance. je passe les mains dans mes cheveux. « t'es pas foutu de me dire la vérité... il a quoi ce type ? tu l'aimes ? » je me fige, le regarde et fronce les sourcils, me départis de mon sourire. « je suis un pansement ? » je soupire, lève la main pour ne pas entendre la réponse. « mia n'a jamais compté comme une petite amie... je n'ai pas un seul sentiment amoureux pour elle. » je me pince les lèvres. « t'es la première personne dont je tombe réellement amoureux depuis le collège. » secoue légèrement la tête. « et je te dis tout, la vérité, ce que tu dois entendre... parce que tu fouilles mon téléphone, et que je suis trop con pour pas t'en vouloir. » j'essuie rageusement la larme qui glisse. « et t'es pas foutu d'être honnête à ton tour. »
tu m'aimes pas. le poing qui brasse l'air à deux reprises comme si le marteau enfonçait le clou davantage dans le cœur déjà percé. « on devrait aller se coucher. »
et peut-être s'étouffer sur l'oreiller. mourir... faire taire la douleur.
j'ai même plus besoin de réponse. je déteste lowell, je déteste ce qu'il représente... et même si c'est à cause de mia que tout est parti en vrille, la vraie raison de son manque de confiance ne vient pas de moi mais de lui... parce qu'il a peur que je fasse comme lui. hein ?
s'éloigner, prendre la veste et la mettre sur le dos, prendre la porte d'entrée, fermer doucement derrière moi. laisser les larmes rouler alors qu'une clope glisse entre les lippes. prendre l'air, devant la demeure, respirer l'air pollué de new york... même elle a perdu de son éclat.
la main tremblante qui allume le poison, et putain... dire que j'ai baissé les murailles pour rien.
dire que je suis amoureux comme un con, de quelqu'un qui peut pas répondre par oui ou par non...

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/w @lino mancini

Pas le courage de regarder ses yeux qui s'embuent, s'en mord les lèvres à s'en marquer la chair, encaisse ses dires sans broncher, dégoûté de lui même de pas parvenir à ouvrir sa bouche, se montrer honnête, mais l'a t-il seulement jamais été envers qui que ce soit ? Alors il détourne le regard, se mord la langue, bien sur que s'en est pas un de pansement, peut-être au début, quand ce qu'ils faisaient n'avait d'autre intérêt que le sexe, puis entre le commencement et le moment où leurs rencontres ont été plus régulières il s'est passé un truc, y'a eut comme un déclic peut-être, une envie ça il le sait. et t'es pas foutu d'être honnête à ton tour. Bah non, il inspire profondément en croisant les bras contre son torse, langue qui glisse contre ses dents parce qu'il ne se voit pas lui raconter l'histoire compliquée, sans queue ni tête qu'il a vécu avec Lowell, que ça l'a poussé à commettre un viol parce que la jalousie ça rend fou au point de faire des choses dégueulasses et qu'il veut pas, Mave, que Lino le voit tel qu'il est réellement, un putain de monstre qui ne mérite pas la vie qu'il mène, les gens qui l'aiment, rien du tout. on devrait aller se coucher. s'éloigne l'amant, enfile sa veste et pendant une seconde Mave se demande s'il va s'en aller, l'abandonner à son sort de sale menteur égoïste, lui s'en va tout foutre dans l'évier, enfiler un jogging de marque se défait de son tee-shirt plein de cheveux qui l'irritent et n'enfile que la veste zippée assortie à son froc, enfile la capuche et une paire de claquettes. Se prépare une clope qu'il glisse derrière son oreille et son briquet qu'il enfonce dans sa poche avant de sortir. Referme doucement la porte sur son passage et s'en vient glisser lentement ses bras autour de la taille de Lino. face droite de son visage qui s'écrase contre son omoplate. "Y'a trop de mensonges, t'as raison," commence finalement le brun coiffé comme un kiwi, sirènes de police qui ne font que passer, rythment les rues de la grosse pommes encore bien agitée à cette heure avancée de la soirée. "Je suis avec toi parce que j'ai envie de construire quelque chose avec toi, que j'tiens à toi," il s'éclaircit la gorge, vient glisser son menton sur l'épaule de l'italien, serrant un peu plus ses bras autour de lui, l'étreint un peu plus fort. "J'crois qu'on a été déçu tous les deux ce soir, pour autant, j'ai pas envie d'me réveiller sans toi demain," il aurait bien besoin de s'en griller une, là de suite, mais n'a pas envie de se séparer de Lino de crainte que le mécanicien ne prenne la fuite. "ni même les autres jours," a t-il ajouté dans un souffle. "on a tous les deux un passé avec lequel va falloir qu'on compose et j'promets de plus jeter ton téléphone nulle part," y a bien ses prunelles qui se baladent sur la rue, se perdent un instant sur les bordures de Central Park. "Lowell, il était intéressé j'crois, moi pas, bon, j'ai bien été un peu curieux, au début, mais rien de dingue. Le truc c'est que du coup on a bâti une amitié sur des fondements chelous et du coup il est possessif, mais y'a rien de mon côté," menton qu'il frotte sur l'épaule du rital, doucement en se mordant les joues et prend une profonde inspiration. "Donc j'comprends que t'apprécies pas l'idée, mais c'est un de mes meilleurs potes et, tout comme moi avec ta pote, là, j'vais te demander de faire un effort, t'es pas obligé de te lier d'amitié avec lui, mais j'dois te demander d'me faire confiance et d'pas te retourner le crâne pour des trucs qui n'existent pas, j'tiens à lui, ouais, mais parce que c'est mon pote." légère pression qu'il exerce contre les hanches de sa moitié, esquisse d'un sourire qui naît sur ses lippes. "Toi, t'es le premier mec que je vais présenter à ma bande, le premier avec qui je me pose," y'a bien un léger rire triste qui lui échappe avant qu'il ne dépose un baiser dans le cou de son petit ami.

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/w @maverick archer

y a cette petite voix au fond de moi qui me supplie de rentrer à la maison, de fermer la porte et de retourner à la vie d'avant. cette vie qui était bien plus facile, sans compte à rendre, sans preuve de loyauté... sans amour, sans attache. sans rien qui puisse faire finalement si mal.
et j'essaie de le comprendre, de comprendre ses craintes. c'est vrai que j'en demande peut-être beaucoup, peut-être même que j’exagère ?
non, non. j'ai rien fait de mal, c'était avant lui et maintenant c'est tout ce qu'il y a de plus clair avec mia. c'est ma meilleure amie, cette amie qui ressemble davantage à une âme soeur, mais allez lui dire ça ce serait signer l'arrêt de mort de notre couple.
est-ce qu'on est séparés ? putain, je ne sais pas gérer ce genre de choses, de crises... de vie.
et je me mords les lèvres alors que les larmes sèchent d'elles-même, laisse un sillon sec de sel sur les joues qui rosissent légèrement à la brise du soir.
une main dans une poche, la clope au bec, latte tiré à plusieurs reprises parfois en grandes inspirations, parfois en petites rapides. et le silence me terrifie.
silence qui s'en va bientôt brisé par la porte, le bruit de pas et mon coeur s'emballe, je ne veux pas qu'on se dispute à nouveau.
je n'ai plus d'énergie.
mais les mains viennent trouver leur place et bizarrement ça apaise tout. il suffit d'un rien pour mettre le feu aux poudres, mais d'un rien pour éteindre l'incendie qui ravageait tout.
et les premiers mots sont dits avec douceur, calmement. et j'écoute simplement, continuant de tirer sur la fin de ma clope, regardant le devant sans oser bouger.
malgré tout, ma main quitte la poche où elle avait trouvé refuge, pour glisser sur sa peau, doigts qui viennent s'entrelacer aux siens, sans oser se retourner de peur qu'il n'en dise moins, ou plus rien.
je ferme les yeux quand il dit qu'il veut construire ce quelque chose avec moi, qu'il veut dormir avec moi, se réveiller près de moi... et un sourire satisfait se dessine sur mes lippes.
on est pas séparés.
déçus, oui. sans doute, et je pense qu'on devra composer comme on peut. « j'espère. » la voix cassée qui revient doucement après avoir raclé la gorge... et que mon téléphone reste encore un peu en vie, que je puisse mettre de côté pour le changer... dire que ce n'était absolument pas une de mes priorités.
mais je tique au prénom de lowell, je m'étais fait une raison, et je m'étais juré de ne plus vouloir prononcer son nom ni même l'entendre. je serre les doigts de maverick contre les miens, et me mords la lèvre pour ne pas l'interrompre.
j'aime pas cette histoire, j'aime pas comme il la raconte. j'aime pas qu'il ait eu des vues sur lui, j'aime pas cette possessivité malsaine... j'aime pas tout ça, du tout. je ferme les yeux en me mordant la langue.
je ne veux pas qu'on reparte en couille... « tu me demandes un truc compliqué, là. » la langue qui passe sur les dents, le baiser dans le cou donne des frissons, aurait presque raison de l'armure de glace que je tente tant bien que mal d'enfiler. « je ferai cet effort, si tu le fais pour mia. » le regard qui tombe dans le sien, les mains qui viennent jouer sur ses hanches. « plus de crises de jalousie, fais moi confiance. »
et je suis flatté d'être le premier petit copain à être présenté à ses proches, même si ça rend les choses très cérémoniales.
les mains qui remontent doucement le long des côtes, encadrent le visage du libanais, approchent les lèvres pour poser les miennes sur les siennes. presque chaste, timide, le baiser. scellant la première dispute d'une longue série.
tire le paquet de la poche, tends une clope à l'aimé, avant d'en prendre une pour soi. « on rentre après ? » un sourcil qui se lève, un sourire coquin... presque goguenard. « il me semble que j'ai des draps à découvrir, et un nouvel homme sans cheveux à faire hurler de plaisir. » plisse le nez comme un félin, feu qui vient allumer le cancer et même si je me sens plus léger, le poids reste constant dans le bide. les bras qui entourent sa taille, le pressent contre les hanches. « ouh... » que je dis en haussant les sourcils de surprise. « m'faut pas grand chose pour bander, tiens. » que je dis en me mordant la lèvre, restant contre lui pour cacher le vice.

et seul le temps passera les inquiétudes.
seul le temps me fera prendre conscience si j'ai fait le bon choix de pardonner, et de faire confiance.