make us never happen. (mia)

make us never happen.
/w @mia perkins

la montre en or qui tinte légèrement contre l'os du poignet, éclat que la lumière vient toucher de ses longs fils, offre un moment doré à ceux qu'elle éblouit.
et mon regard se porte sur les aiguilles qui indiquent un retard significatif. retard d'une petite peste aux cheveux de feu, le soupir qui en dit suffisamment long alors que tintent sur le marbre les ongles parfaitement manucurés.
deux de mes filles sont déjà avec leurs clients, rient à gorge déployée, rapporte de l'argent à la minute... mais elle, elle fait attendre le client qui s'agace, revient me voir toutes les cinq minutes. et si je garde la patience de ne pas l'envoyer balader, c'est bien parce que je ne suis qu'une petite pièce sur le grand échiquier.
le sourire forcé, les dents blanches qui dévoilent un sourire aussi faux que les cheveux qu'il porte sur la tête, je lui assure qu'elle va arriver sous peu, qu'elle a été retenue et qu'elle s'excuse.
il part s'assoir, et je prends mon téléphone entre les doigts, pianotent le numéro que je connais malheureusement par cœur... depuis un mois que je suis ici, c'est le seul numéro que je connais de mémoire. pourquoi ? par amour.
oh non, mais bien parce que je lui téléphone tous les soirs pour m'assurer qu'elle ne fasse pas n'importe quoi. mais devinez quoi ? elle fait n'importe quoi.
j'ai joué toutes les cartes possibles, de l'hypocrite compréhensive à la furax hautaine... rien ne marche. alors j'ai fait tomber les masques, et je la regarde avec mépris.
je la déteste. pour tout. pour rien. mais surtout parce qu'elle me fait perdre mon temps à jouer les rebelles de la rue. une fille de cette qualité devrait être élégante, mais non, c'est un garçon manqué qui joue à la barbie.
je pose mon sac à main sur le bar et pose mon téléphone dedans en priant pour qu'elle débarque sous peu.
le doigt qui se lève, vodka commandée alors que je m'assoie sur le tabouret de bar.
à son âge, j'ai tout fait pour être la parfaite poupée. j'ai écouté même si ça ne me plaisait pas forcément... mais j'étais respectueuse de mes aînés. y a un truc qui n'a pas fonctionné dans son éducation à elle.
mais quelque part ça me rend jalouse... car ça lui donne un charme bien à elle. si le client va m'en vouloir encore longtemps, il lui pardonnera dès qu'elle lui offrira un sourire.
un sourire jeune, beau... innocent. que je n'arbore plus. la jeunesse me quitte... et c'est d'autant plus énervant.
le client se lève à nouveau, et je sens que c'est la dernière fois que je le verrai. plus que quelques pas avant qu'il ne me dise adieu et que les mecs de mon réseau ne me tombe dessus... à tabac ? une dette pour l'argent perdu ?
c'est ma responsabilité, ma gamine... et elle fout ma vie en l'air, autant que ma santé.
et alors qu'il est à quelques mètres, la tête de feu émerge du chaos. d'ordinaire, je la détesterai volontiers mais pour une fois je suis ravie qu'elle soit enfin là. « tu en as mis du temps. » sèche, langue qui claque sur le palais alors que le client s'arrête à notre hauteur.
il la toise, puis lui offre son bras. à ma grande surprise, il s'adresse à moi avec un sourire tinter de perversité non dissimulée. le copain de monsieur souhaite louer les services de la matriarche. « je ne coute pas comme mes filles. » une moue qui veut tout dire, et j'accepte de les suivre. prenant le sac sur le comptoir, suivant mia et les clients.
la retenant légèrement en arrière, je me retourne pour être sûre de ne pas être entendue. « c'est quoi ton problème ? t'étais où encore ? » j'arrange ses cheveux et tire sur le bas de sa robe. « tu vas me faire tuer à venir de plus en plus tard. » mais c'est peut être ce qu'elle voulait. hé.
kalif à la place du kalif.

make us never happen
feat @alyson mcbeth

J'arrive à l'hôtel. Talons hauts de douze centimètres et robe moulante qui ne laisse rien à la suggestion. Maquillée comme une poupée barbie et coiffure impeccable. Boucles rousses qui ondulent de chaque côté de mon visage. J'ai à peine le temps de faire un pas qu'elle me tombe dessus. La mégère. Je ne peux pas me la voir en peinture. Et je crois que c'est réciproque. J'ai bien vu qu'elle a essayé de me joindre à plusieurs reprises. J'ai filtré tous ses appels sans exception. Je ne sais même pas pourquoi elle essaye encore. Elle sait très bien que je ne décrocherais pas à force. D'accord, elle est ici depuis peu. Depuis aussi longtemps que j'ai commencé le métier à vrai dire. Mais elle aurait dû avoir compris le message. Faut croire qu'elle est encore plus bornée que moi celle là. Je l'aurais à l'usure. J'en suis sûre. « Tu en as mis du temps. ». Grand sourire plaqué sur mon visage pour bien lui faire comprendre que je sais que je suis en retard. Et que je m'en fiche. L’hypocrisie incarnée. J'en profite que le client ne soit pas encore à porté d'oreille pour lui souffler. « Et la prochaine fois, je prendrais encore plus mon temps. ». Et la fois d'après encore plus. Et la fois d'après plus encore. Ce n'est qu'un métier comme un autre pour moi. Je n'ai pas vraiment besoin de cet argent vu tout ce que je soutire au père de l'année. Je prends ça à la rigolade. C'est sûr que je préfère faire ça qu'être caissière au supermarché du coin, mais ce n'est pas pour autant que je vais lui lécher les bottes à la blondasse. Le client arrive, ce qui ne lui laisse pas le temps de me répondre. Parfait. Je passe mon bras autour de celui qu'il m'offre. Qu'il est affreux, avec sa fausse touffe sur le cailloux et son bide à bière. Mais je suis tout sourire, me collant à lui pour flatter son égo. A mon grand désespoir, il offre son autre bras à Alyson. Elle ne va pas accepter. Elle n'accepte jamais. Et pourtant... C'est le peu de professionnalisme que j'ai dans les veines qui m'empêche de pousser un soupir alors qu'elle prend son sac sur le comptoir. Elle veut vraiment me pourrir la vie celle là. Elle ne perd rien pour attendre. Je m'apprête à suivre mon client du soir, que la big boss me retient un instant, le laissant s'avancer tranquillement le temps qu'on le rejoigne. Un petit sermon en même temps qu'elle baisse un peu ma robe. Ni une, ni deux, je la remonte bien lentement en la regardant dans les yeux. Je pourrais faire ça toute la soirée. « J'étais entrain de finir mon film sur netflix si tu veux tout savoir. Je ne pouvais pas partir comme ça, Bryan était entrain de dire à Chloé qu'il la quittait pour sa sœur. Je ne pouvais pas mettre pause, tu comprends. ». C'est faux, mais je sais qu'elle va m'en croire capable. Je sais que ça va la faire rager. Et moi, ça me fait juste marrer. En vrai, je n'ai juste pas vu l'heure passer et à ce moment de la journée, la circulation à Philly, c'est l'enfer. Elle dramatise quand elle dit que je vais la faire tuer. Je me suis toujours pointée après tout. Même si ça m'a toujours démanger de lui poser un lapin, je ne l'ai jamais fait. Et je ne le ferais pas. Je suis quand même un minimum responsable. « Ne t'inquiète pas, si ça arrive, je viendrais à ton enterrement pour dire à tout le monde quelle patronne attentionnée tu étais. ». Ne jamais contrarier les morts, c'est ce que ma mère m'a toujours dit. Quoi que j'écoute ce que me dit ma mère autant que j'écoute Alyson. C'est à dire : jamais. « Et puis tu sais, tu devrais apprendre à sourire un peu, te détendre, ça te donne des rides sur le front de toujours t’agacer. ». Parce que je sais qu'elle ne veut pas vieillir. Parce que je sais qu'elle envie ma jeunesse. Parce que je sais qu'elle crève de jalousie. Tout simplement.

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/w @mia perkins

y a l'envie de lui arracher son sourire faux qu'elle a de collé sur les lèvres. y a cette forte envie de la tuer tout simplement, là, dans le hall de l'hôtel pour l'affront qu'elle m'offre.
je ne sais pas pourquoi je me force à la protéger encore, je devrais la laisser se débrouiller. mais l'argent qu'elle amasse est nécessaire à plus haut placé. et ça m'agace...
autant parce qu'elle est très prisée, autant parce qu'elle est magnifique mais qu'elle se gâche.
je la déteste comme je détesterais une nièce arrogante, mais c'est ma gamine. et même si le sang fait défaut, j'ai ce lien malheureux qui m'oblige à accepter l'irrespect.
mais y a des limites qu'on ne peut pas franchir, et la patience n'est pas mon fort. si j'avais pas peur de me salir davantage les mains, je la grifferais à sang, défigurerais ce joli minois et y aurait plus de place pour la jalousie. en attendant, je pose les questions et ses réponses ne me satisfont pas.
je vais la tuer. y a un jour où je serai mal lunée, et elle prendra un coup de couteau, là... entre les deux yeux.
elle essaie de jouer sur mon terrain, la robe qu'elle remet en place alors que j'offre un sourire merveilleux aux clients qui se dessinent au fond de la pièce. « ne t'en fais pas pour mon sourire, j'ai déjà joué à la poupée, petite morveuse. » je lui lâche le poignet et nous sommes séparées.
chacune au bout de la table, aux bras des hommes qui paient une fortune pour une blonde et une rousse.
on jure parfaitement avec leurs silhouettes rustres et bedonnant. on s'efforce de rien, de sourire... de sembler nous amuser. mais je n'écoute pas vraiment la conversation.
pour une raison qui m'échappe, je fais attention à tous les gestes qu'a le client vis-à-vis de mia, et vérifie qu'il n'y ait rien de déplacer. les paluches sur la table, parfois sur la cuisse mais jamais plus loin. il ne dépasse pas les limites de la décence, et au moins, elle joue le jeu.
le champagne qui vient couler le long de l’œsophage fait passer le stress de ce début de soirée, et je prie le dieu du temps pour que ça se termine et que je puisse rentrer. accueillie par le voisin de palier, et que j'oublie ma frustration sous ses doigts.

la soirée prend fin, et les clients s'en vont ravis. un pourboire plus que généreux laisser à l'attention de mia glisser entre mes griffes.
et le silence.
je me tourne vers la boule de feu en lui tendant la liasse, sans en voler, sans en toucher un dollar. de toute façon, cet argent là, je m'en fous, c'est celui qui est dans mon sac qui compte, celui d'avant sa venue. sa location.
comme une belle bagnole toute neuve qu'on a peur d’érafler tant la caution est élevée. et ça m'agace aussi, que sa beauté soit si reconnue. ce roux qui la rend si chaleureuse, la petite emmerdeuse. « 250$ de pourboire pour un retard de quarante-cinq minutes, t'as l'art et la manière d'amadouer. » les doigts qui se lèvent vers le barman, vodka cerise qui glisse sur le comptoir. « servez lui ce qu'elle veut. » un soupire alors que j'observe l'étagère du bar. « demain tu as deux clients, alors tache d'arriver à l'heure cette fois. » l'alcool brûle les lèvres mais la cerise vient adoucir les mœurs. les yeux qui finissent par détacher le bar pour la regarder. « pourquoi tu as décidé de me mener la vie dure ? » je hausse un sourcil, la toise en tintant l'ongle sur le marbre du bar. « si seulement t'étais aussi docile que les autres chiennes, on s'apprécierait peut-être. » la condescendance n'est même pas dissimulée.
avec mia, à tort ou à raison, je ne portais pas de masque, je pouvais être insultant et malfaisante... moi-même.

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feat @alyson mcbeth

Elle me lâche finalement le poignet, laissant la marque de mon bracelet dans ma peau. Alyson McBeth. Son nom est aussi antipathique que sa tronche. On se met chacune à un bout de la table. Le plus loin possible l'une de l'autre. Le client au milieu. Il n'a aucune idée de ce qui se passe sous ses yeux. Une comédie que je connais maintenant à la perfection. Sourires bien placés. Rire quand il le faut, la tête légèrement en arrière pour accentuer l'effet. Flatter son égo. Le brosser dans le sens du poil. Faire semblant de m’intéresser à toutes les paroles qui sortent de sa bouche. Hochement de tête. C'est presque devenu un automatisme. Sa grosse paluche se pose sur ma cuisse. Les contacts, ça me mets toujours mal à l'aise. Même si je suis devenue assez douée pour le cacher. Et puis, la big boss veille au grain. Je lui suis reconnaissante pour ça d'ailleurs. Mais je ne le lui dirais jamais. J'ai parfois envie de la provoquer, d'aller un peu plus loin avec un client que d'ordinaire. L'envie me démange. Mais je ne sais que trop bien jusqu'où les hommes sont prêts à aller. Et je ne suis pas prête à prendre le risque. Car si je me lançais la dedans, je risquerais de m'y brûler. D'y perdre les ailes. Et ça n'en vaut pas le coup, même pour faire enrager Alyson. La soirée se passe à la perfection. Un nouveau client satisfait. Vite oublié les déboires du début. Alors que les hommes s'en vont, je me tourne vers la mégère pour récupérer mon dû, retrouvant vite mon grand sourire hypocrite. Parce que même si je l'agace au plus haut point, elle sait que j'ai fait du bon boulot. Je glisse les billets dans mon soutien-gorge. Petite remarque sur mon retard quelques heures plus tôt. J'aurais dû m'en douter qu'elle n'allait pas simplement laisser couler. Elle en est simplement incapable. Encore plus quand il s'agit de moi. « Qu'est-ce que j'y peux. On pardonne tout à ce joli petit minois. ». J'allais m'en aller, mais elle se commande un verre, m'invitant également à m'en prendre un. Après tout, ça ne se refuse pas un verre gratuit. Et c'est la première chose qu'elle m'offre depuis que j'ai commencé à travailler pour elle. Et ce sera peut-être la dernière. « Un gin tonic s'il vous plait. ». Car même si je suis odieuse avec blondie présente à mes côtés, cela ne m'empêche des polie avec les serveurs. Je bois une gorgée de ma boisson alors qu'elle me fait savoir que j'ai deux rendez-vous à honorer le lendemain. Me stipulant d'être à l'heure cette fois. Je lève les yeux au ciel. De façon exagéré afin qu'elle le remarque. Je sais très bien que je ne serais pas ponctuelle. Et elle le sait très bien aussi. L'espoir fait vivre ma belle. Et sans que je m'y attende, elle met les deux pieds dans le plat. Je manque de recracher tout le liquide que j'ai dans la bouche. Je ne m'y attendais pas à celle là. « Si seulement t'étais aussi docile que les autres chiennes, on s'apprécierait peut-être. ». Et elle ose demander juste avant pourquoi je ne l'aime pas. Elle devrait s'écouter parler parfois. Si elle m'appréciait comme elle apprécie les autres filles, pour parler comme ça sur elles dès qu'elles ont le dos tourné. Très peu pour moi. Je préfère autant qu'elle soit odieuse tout le temps. « Si seulement tu n'étais pas toi, ce serait peut-être possible. ». Parce qu'elle est comme ça, et elle ne changera pas. Je ne sais pas ce qui lui ai arrivé dans la vie pour en être réduit au point où elle en est, mais ça ne doit pas être joli. « Tu n'as pas de cœur. Tu n'as pas d'âme. Tu es juste une coquille vide. Pourrie de l'intérieur. ». Alyson ne pense qu'à elle. A sa petite personne. Elle est gentille seulement quand elle trouve quelque chose à y gagner. Donc on ne peut même pas appeler ça de la gentillesse. « Tu es égoïste, aigrie et manipulatrice. Tu en veux encore ? Je peux continuer toute la nuit. La liste est longue. ». Très très longue.

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/w @mia perkins

je ne la regarde pas. non parce qu'elle m'indiffère mais parce que ça m'énerverait d'avoir la vérité en face des yeux. cette folle jalousie dont elle est parfaitement consciente. c'est surement ce qui m'agace le plus, qu'elle soit consciente d'avoir la mise sur moi. d'avoir une sorte de prise de pouvoir sur moi.
et pourtant, de tout le monde qui vit sur cette ridicule planète, elle est bien la seule à être consciente d'une telle chose à mon encontre.
invulnérable, alyson. jamais personne n'a pu lui faire le moindre mal depuis le procès de son père.
intouchable, alyson. personne n'a su la comprendre depuis qu'elle est revenue aux états-unis, elle s'est perdue dans le monde mais elle a surtout enfouie son cœur, son âme loin loin dans les amas de la mère drapée de noir, où seule la faux brille dans le noir.
mais je n'expliquerai jamais ce qu'il se passe dans ma tête, dans mon cœur, sur mon âme... car je suis incapable de l'expliquer.

les verres tintent silencieusement alors que l'amertume nous caresse doucement le palais. la cerise apporte ce goût sucré qui manque surement à la vie que j'ai décidé de mener.
et si finalement, ce côté sucré était l'interdit : wyatt ?
pose une question qui me brûle les lèvres depuis notre collaboration, demande si c'est normal qu'elle ne soit pas aussi calme que les autres guenons qui se pavanent aux bras d'hommes fortunés, dans l'espoir de sortir du lot.
et sa réponse ne tarde pas. le regard est toujours vissé sur le comptoir du bar et j'écoute attentivement.
parce qu'il n'y a pas meilleur remède que s'entendre dire combien on brille...
le sourire qui vient doucement prendre place sur les traits du visage, d'ordinaire neutre et impassible.
détestée. crainte.
je me sens respirer, car même si mia est la seule à avoir compris qui j'étais, les autres l'ignorent. et comme je déteste autant mia qu'elle semble me porter de la haine, je me dis que je suis vraiment une femme incroyable.
le regard de glace vrille finalement sur elle. « et tu es loin d'imaginer de quoi je suis réellement capable. » murmure qui vient glisser entre nous, sourire carnassier sur les lèvres peintes d'un joli rose pèche. « pour le moment je me contente de te réprimander, mais entre ma vie et la tienne, mon choix est déjà fait. » la dernière gorgée de feu qui glisse dans l'oesophage alors que le verre claque doucement sur le marbre. « et tu l'as si bien dit, je suis égoïste donc ce sera ma vie. » car si on ignore les enjeux qui se placent sur le tapis, des vies, de l'argent... la mienne n'est qu'une mise sur une tapis d'or. « arrive donc à l'heure, désormais. » le doigt qui se lève à nouveau, le verre vite remplacé. nouvelle gorgée. « car je donnerai ta vie pour sauver la mienne. » l'index qui vient ramasser une goûte qui coule d'entre les lèvres.
c'est une menace, oui. mais que je ne mettrai jamais à exécution. car on me reprochera tout ce que l'on veut... je n'ai jamais offert la vie d'une de mes filles contre la mienne, j'ai payé le prix fort. toujours. subit les absentéismes, du me laisser frapper voire pire.
mais je ne sais plus comment canaliser mia, et au fond de moi, la voir disparaître me ferait un poids en moins.
incapable, ceci dit, de tuer mon enfant... car mère, je ne le serai jamais.

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feat @alyson mcbeth

Elle a vraiment un problème celle-là. En gros, pour résumé, je lui dis que c'est une garce froide et sans cœur et ça la fait sourire. Si je savais qu'il en fallait si peu pour lui faire plaisir, je l'aurais insulté plus souvent la vieille. Ce que je lui dis a l'air de lui faire plaisir. Même plus que ça. On dirait que c'est jouissif pour elle. Soit. On a pas la même vision de la vie. Chacun son délire. Et ce qui me pendait au bout du nez ne tarde pas. Elle me menace. Mais ses mots me glissent sur la peau sans même y laisser une trace. Cela fait bien longtemps que je n'ai plus peur de mourir. Je l'ai eu à une époque. Cette peur irrationnel de perdre la vie. A chaque fois que ses coups pleuvaient sur moi. De plus en plus forts. De plus en plus nombreux. J'ai même cru y passer une fois ou deux. Mais c'est fini maintenant. Si mon père n'arrive plus à m'effrayer, ce n'est pas elle qui y arrivera. Si elle veut jouer à ce petit jeu, on va jouer. « Fais attention à ce que tu dis Alyson, car il se pourrait bien que tes rêves soient un jour exaucés. ». Pas que j'ai l'intention de mourir, loin de là. Mais je veux qu'elle sache que sa petite tentative d'intimidation ne fonctionne pas sur moi. Je ne sais pas ce qu'elle cherche à faire avec tout ça. Probablement réussir à me faire obéir au doigt et à l’œil comme toutes les autres filles. Sauf que je n'obéis à personne sauf à moi-même. Quand j'écoute ses recommandations, c'est que ça me va bien. Pas parce qu'elle a une quelconque autorité sur ma personne. « Car imagine si un jour mon corps est retrouvé, couvert de traces voir pire encore au milieu d'une allée, qu'est-ce que tu penses qu'il va se passer ? ». Car si vraiment ce scénario vient un jour à se produire, je serais morte. Je ne serais plus là pour m'en soucier. Je n'aurais aucun ennui. Elle part contre... « Qu'est-ce que tu crois que les flics vont faire quand ils vont commencer à creuser. A découvrir ce que je faisais pour gagner ma vie. Quand ils vont remonter jusqu'à toi ? ». Ma voix n'est qu'un murmure calme et lent. Je ne vois même pas la peine de m'énerver. Elle ne mérite aucunement mon agacement. Son jeu de pouvoir ne fonctionne pas sur moi. Et il ne fonctionnera jamais. Il faudra qu'elle s'y face. Parce qu'elle s'épuisera avant même que je commence à m’essouffler. « Et tu sais, moi je respecte les barrières avec les clients. Je ne vais jamais plus loin que ce que tu nous demandes. Mais est-ce que tu crois que c'est le cas de toutes les filles ? Est-ce que tu crois vraiment qu'il y en a qui ne franchissent pas la ligne ? Et tu feras quoi, le jour où tu seras accusés de proxénétisme ? ». C'est du bluff pour et dur. Mais je suis devenue douée pour cacher mon jeu. Très douée. Je n'ai aucune idée de ce que font les autres filles lorsqu'elles sont avec leur client. Mais j'ai envie d'insinuer le doute dans son esprit. Y planter une petite graine et la laisser faire seule son chemin. « Alors saches que j'arriverais à l'heure où j'arriverais. Toujours fraîche et pimpante. Toujours avec le sourire plaqué sur mon beau visage. Je brosserais tous les clients dans le sens du poil. Mais ne t'avise plus jamais de me menacer. ». Déplace tes pions sur l'échiquier comme tu l'entends. Mais saches que ça se terminera toujours par échec et mat. « Parce que saches que je donnerais ma vie pour te prendre la tienne. ». Alyson McBeth, prépares-toi, le jeu ne fait que commencer.