lying from you. (baz)

lying from you.
/w @baz mulligan

le déni.
voilà quelque chose que je sais faire parfaitement. renier, dénier... oublier. ne plus se souvenir du mal que l'on a fait, que l'on m'a fait, que j'ai pu faire.
oublier la douleur au profit d'une image faussée par l'hypocrisie. des années à vivre comme une autre, à s'oublier. à se créer une nouvelle personnalité.
sans jamais chercher à se soigner.
mais quelque part sous cette couche de maquillage, dans le fond du bleu glacé de ces yeux, et derrière ce visage dénué de tout sentiment, il y avait encore la vraie alyson qui s'y cachait.
maternelle, douce, aimante. cette fille que tout le monde recherche mais qui est portée disparue depuis que seize ans ont sonné l'arrêt de mort total de l'âme qui venait bercé ce corps parfait.
cette poupée à l'avenir radieux est devenu l'ombre d'une maquerelle qui se salit les doigts et les vêtements pour sauver ses filles d'un mal qui ronge la société : le sexe, la perversité. et la machisme.
alors j'ai vu rouge quand j'ai vu cet homme d'âge assez mûr parler avec une de mes gamines : mia.
si mes différents avec cette dernière frisent la complexité à son paroxysme, il n'en reste pas moins que cette gamine est la mienne. et sa sécurité m'importe, plus que le reste.
plus que tout dans ce monde.
alors c'est qui cet homme ? qu'est-ce qu'il lui veut ?
et la curiosité est un vilain défaut, paraît-il.

après avoir vu plusieurs soirs de cet échange étrange, j'ai fini par décider de me renseigner, de le suivre.
d'en faire une nouvelle obsession, qui canalise mes pensées difficiles, et qui me ramènent dans sur le chemin du présent, effaçant ainsi le passé pour quelques instants.
et c'est dans un bar que je finis par atterrir. douce musique d'ambiance, cocktail qui semblent tous plus colorés les uns que les autres.
l'ambiance est bonne, la rumeur des conversations est enjouées, les rires sont presque communicatifs.
au bar, un peu plus loin, l'homme de mes questions, de mes convoitises. mon obsession.
talon qui claquent sur le sol, robe près du corps à la couleur des nuages d'été, un blazer gris et une ceinture argenté qui cintre davantage, ornements de la même couleur. l'argent et le blanc sont à l'honneur, habillé par la blondeur des cheveux et les yeux d'un bleu presque blanc.
je glisse doucement à côté de l'homme, semblant ne pas faire attention à lui et demande un cocktail à base de vodka.
feignant de m'intéresser soudainement à ce qu'il se passe autour de moi, mon regard tombant dans le sien. un sourire qui se dessine en coin, laisse le flirte coloré les joues en rose.
habile, la femme. papillonne légèrement avoir de laisser échapper un léger rire et de détourner le regard.
cocktail qui glisse sous les doigts, paille qui vient rencontrer les lèvres. goût savoureux, sucré appréciable, billet qui glisse jusqu'au barman. « vous faites souvent cet effet aux femmes ? » que je demande à l'intention de l'inconnu, pas si inconnu.
et cette question est tout sauf innocente, mais à part, qui le sait ?

ce soir, j'aurais des réponses.
et peu importe s'il est homme d'âge avancé, s'il fallait pousser le flirt au delà pour obtenir réponse et vérité, je le ferai.

» you've been lying.