very bad decision. (alex)

alex & bastian

God can heal a broken heart,
but He has to have all the pieces

J’éloigne mon visage, histoire qu’elle ne puisse pas l’atteindre. Mais c’est que c’est compliqué de garder ses réflexes quand on a ingurgité autant de liquides différents. Puis je savais que je n’aurais pas du tirer sur ce joint, ça me fait toujours un sale effet et presque immédiatement. Holly, non ... bafouillais-je, mais pas assez fort visiblement. Je m’enfuis même dans un coin de la pièce, cherchant à fuir, mais elle me suit partout où je vais. Quand j’ai dis que je devais commencer doucement, j’aurais du m’écouter. Je suis à deux doigts de faire une bêtise et, en plus, l’entraînement va être compliqué demain. Enfin. Holly, c’est un fruit défendu. Alex, ce vieil ami, ce type que j’ai presque l’impression de connaître depuis toujours, a un faible pour elle et il s’est confié à moi. J’ai pas toujours les bonnes morales, je ne suis pas toujours le meilleur des garçons, mais j’ai quelques principes de base et celui ci me tient à cœur. Je ne toucherais pas à cette fille, impossible autrement et Dieu sait que je n’aurais rien contre. Je comprends ce qu’Alex lui trouve physiquement, elle est à tombée par terre. Mais vu comment elle traite le pauvre, je l’aurais balancé depuis un moment déjà à sa place. Comme quoi quand on dit que l’amour fait des dégâts, on en a encore la preuve aujourd’hui.

Je suis pris dans le délire de la soirée et finit derrière une table pour une partie de beer pong. Si je me sens parfois partir, au point d’avoir du mal à rester debout, je me débrouille assez bien et mets la balle plusieurs fois dans des verres. Le problème, c’est qu’ils sont plus sobres de l’autre coté et qu’ils visent plutôt bien. J’enchaîne les verres en entier, une fois de la bière, une autre un cocktail. On rigole, on joue, on danse, on s’amuse comme jamais, oubliant nos soucis, oubliant la rentrée. Je vous proposerais bien une autre partie, mais ça va mal finir pour vous. Je me sens fort, tellement fort. Puis mon équipier est bon. Ceux d’en face commencent à avoir du mal, je parierais sur des potentiels premiers années ou sur des geeks qui ont tentés de sortir. Les pauvres, peu importe la réponse, ils sont vraiment mal tombés. Et pour moi aussi en fait. finis-je par dire, éclatant complètement de rire.

Je déglutis assez difficilement, ce qui n’est pas bon signe pour la suite. Je titube jusque la cuisine et arrive jusque l’évier. Je me sers un verre d’eau, un deuxième, puis le troisième me sert surtout à me rafraîchir le visage. La musique devient trop bruyante, je monte donc à l’étage pour m’éloigner et respirer un peu ; je pourrais rentrer après, il me suffit juste de quelques minutes tranquille pour m’en remettre et, dans une demi heure, je pourrais être tranquillement dans mon lit. La jeune femme m’a rejoint, évidemment. Oui ça va, ne te tracasse pas. Je bouge sa main de mon visage et passe la mienne dans mes cheveux. J’ai vraiment chaud. Je t’ai dis qu’on ne pouvait ... Trop tard, elle se met sur la pointe des pieds et profite de ce léger moment de faiblesse pour m’embrasser. Et me faire taire. Je ne réponds pas au début, sentant simplement son mouvement à elle. Puis arrêtant de réfléchir pour de bon, mon esprit embrumé par l’alcool, je cède à la tentation, à cette fille qui ne voulait que moi. C’est mal, tellement mal, mais c’est aussi enivrant. Mes mains sur ses hanches, j’exerce une pression pour rapprocher son corps contre le mien et m’enfonce totalement dans ce baiser, appréciant chaque secondes et chaque parcelle de peau. Jusqu’à ce que je finisse par manquer d’air et que je l’éloigne de moi, ma respiration saccadée. Mon regard se tourne vers le couloir où nous étions seuls jusqu’ici. Alex. finis-je par dire, ouvrant les yeux en grand. Mais oui, parce que ça ne pouvait arriver que comme ça. J’avais déjà subi les conséquences du karma et je l’ai provoqué de nouveau, comme si rien était. A se demander si des fois, je n’ai pas ce coté auto destructeur, cherchant à éloigner tout le monde de sorte à ne perdre personne. Je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête depuis la crise d’adolescence mais ce que je sais, c’est que là, tout de suite, je m’en veux vraiment beaucoup.

alex & bastian

God can heal a broken heart,
but He has to have all the pieces

J’étais comme ces drogués en manque, sautant sur la moindre occasion pour replonger. J’ai passé toutes les vacances avec ma famille, enchaînant activité à 4, visites et entraînement, voyant à peine tous les copains … Alors quand je récupère ma chambre étudiant et que les fêtes commencent déjà à s’enchaîner, je saute sur l’occasion pour reprendre des vieilles habitudes. C’était le genre de soirée où tu as toujours un verre à la main, même si tu ne sais pas d’où il vient. C’était le genre de soirée où tu finis par abuser de tout, d’alcool et de substances. Tout se passe très vite d’ailleurs, et je finis par monter à l’étage pour m’éloigner de la foule. Collé contre un mur, tentant de récupérer un rythme cardiaque normal. Elle monte évidemment, comme si je ne pouvais bouger dans cette maison sans être suivi. Le rapprochement est encore pire maintenant que nous sommes seuls, mais c’est aussi de plus en plus dur de contester, de bloquer ses gestes. Je finis d’ailleurs par ne rien faire quand elle finit sur la pointe des pieds et qu’elle pose sa bouche contre la mienne. Je ne bouge d’abord pas, manque de volonté et de force, mais je finis par me laisser entraîner dans le mouvement. Je regrette ce temps où je faisais les choses correctement, ce temps où je ne me laissais pas emporter par une quelconque popularité ou par des litres d’alcool. Je le regrette d’autant plus quand la voix d’Alex finit par m’atteindre, alors que je finissais par couper le contact. Je crois que le rouge me monte aux joues tandis qu’il s’emballe sans que j’arrive à suivre vraiment ce qui se passe. Ça va trop vite. Non mais ... Non mais quoi, ce n’est pas ce que tu crois ? Je ne pouvais pas lui sortir cette phrase des plus cliché quand en fait, c’est totalement ce qu’il croit. Peu importe le pourquoi du comment, parce que le résultat est là. Je ... Je tente de trouver des mots mais rien ne me vient à part ça. De toutes façons, je n’ai pas le temps d’aller plus loin. Il est tellement remonté qu’il lui hurle presque dessus, demandant à se retrouver seul avec moi. J’ai envie de lui dire que c’est pas en lui parlant de la sorte qu’il aura cette fille, mais j’arrive à me retenir par je ne sais quel miracle. Si tu cherches la bagarre, tu la feras tout seul, je ne suis pas en état. De l’humour sort quand même de ma bouche, aussi mal à l’aise qu’amusé. Jamais, jamais je ne me suis retrouvé coincé de la sorte, encore moins avec un copain. Je n’ai pas la force, pas la force de recevoir des coups, encore moins d’en donner, puis je devrais rendre des comptes à l’entraînement si je finis avec des bleus. Non, par pitié, je veux simplement qu’il me hurle dessus qu’on en finisse.

Pour parler de l’état pitoyable dans lequel je suis, je ne me rends même pas compte que nous avons fini dans une chambre pour discuter. Je m’installe sur le lit et passe mes deux mains sur mon visage ; la pièce tourne et ses questions n’arrangent rien du tout. Tu me donnes le tournis avec toutes tes questions. dis-je d’ailleurs, traduisant mes pensées. Je le comprends dans le fond, je le comprends tellement. Si un pote m’avait fait ce coup, je pense que j’aurais littéralement pu le tuer sur place. Mais je ne suis pas à sa place. Je suis à la place de ce mec horrible qui fait des coups foireux, comme souvent. J’essaie de rassembler les bons mots, ceux qui ressemblent plus à des excuses qu’à des explications, mais c’est assez compliqué. Tu sais que j’en veux pas de ta Holly, je n’en voulais pas et encore moins depuis qu’on a parlé. Je répète cette phrase, histoire de voir si la grammaire ressemblait à quelque chose. Cette fille, j’avais du la croiser une ou deux fois et forcément, je l’ai remarqué, elle est plutôt mignonne. Mais ça s’arrêtait là et sans vouloir être méchant ou quoi, j’avais toujours mieux ailleurs. Puis Alex, cet ami de longue date, ce mec sur qui je peux toujours compter, me parle d’elle et ma tête la range donc dans la case interdit. On dirait que c’est le signe déclencheur pour la jeune fille, celui qui dit on ne me veut pas, moi je le veux. J’ai l’impression qu’elle s’est mise à jouer les pots de colle au moment où le coup de cœur m’a été confié. Hasard ou foutu destin ? Tout ce que je sais, c’est que ça m’a mis dans la merde. C’est pas une excuse ... Je suis obligé de m’interrompre, pris par une nausée affreuse. Je fixe les quatre coins de la pièce assez vite, à la recherche de l’endroit parfait pour sortir ce qui doit sortir, éviter que ça se retrouve au milieu de la pièce. Heureusement pour moi, parce que je ne trouve rien de correct, le moment fatidique est remis à plus tard. Je disais, c’est pas une excuse mais j’ai abusé ce soir. Abusé est un mot tellement faible, mais il me connaît assez pour savoir que je n’utilise pas ce mot n’importe quand. Ou n’importe comment. Mais je suis conscient que mon état n’excuse rien, même s’il explique presque tout. J’ai envie de me dire que ça suffira mais je sais que ça ne suffira pas. Il m’a vu embrasser la fille dont il rêve, ce n’est pas quelque chose qu’on oublie en un claquement de doigt. Je n’ai rien voulu de tout ça. Je pourrais faire le s***p jusqu’au bout et tout lui remettre sur le dos, surtout que c’est la vérité dans le fond. Je pourrais lui expliquer qu’elle a passé la soirée à me coller, que je me suis sauvé avec une partie de beer pong et qu’elle m’a rejoint quand je cherchais à prendre l’air, profitant de ma faiblesse pour poser ses lèvres sur les miennes. Je pourrais faire tout ça mais soit il me prendra pour un vrai c**, soit il ne me croira pas. Je ne sais pas comment je vais m’en sortir, mais ça ne sera pas facile cette fois.