Mai 2020 X Le cœur qui tremble (Margot)

\|	le coeur qui tremble ; Alex & Margot

Il en a marre, Alex. Marre qu'on se foute de sa gueule, que personne fasse jamais l'effort de comprendre ce qu'il ressent, ce qui le rend aussi fragile, aussi prompt à accueillir n'importe qui dans son cœur. Son sang bouillonne sous les premiers sourires qui lui sont adressés parce qu'il se sent bien trop seul, Alex. Il aimerait que quelqu'un lui tienne la main quand il traverse un torrent douloureux mais à part ses potes, il a personne. Depuis qu'il est gosse, il a dévoré des bouquins entiers qui racontaient l'amour, le vrai, celui qu'on rencontre qu'une seule fois dans sa vie, celui qui se présente à nous par le hasard le plus fortuit, qui s'insinue en nous comme une évidence et qui fait éclore, dans le fond de notre âme, des milliers d'émotions aussi diverses que contradictoires, aussi enivrantes que douloureuses. Alex, depuis qu'il est gosse, il est convaincu qu'il rencontrerait un jour son Ariane, mais ce n'est jamais arrivé. Ses sentiments ont toujours été pillés, purement et simplement, et il n'a jamais rien reçu en retour, à part des larmes et du chagrin. Il peut comprendre que ses potes soient complètement désespérer à force de l'entendre répéter qu'il l'a enfin trouvée, elle, parce que ses paroles sonnent juste comme la mélodie tournant en boucle d'un disque rayé. Mais en même temps, s'il garde pas un peu d'espoir, qu'est-ce qu'il lui reste ? Qu'est-ce qu'il lui resterait à part des échecs et des bouts de myocarde impossible à recoller ? Mais ce soir, Jax, encore une fois, il a pas compris. Il a rien compris. Et il a jamais vraiment cherché à comprendre non plus. En fait, il prend les histoires d'Alex tellement à la légère qu'il a même jamais envisagé qu'elles puissent cacher quelque chose de plus profond qu'un cœur qui se disperse constamment. Il a même jamais pensé que ses moqueries incessantes puissent l'atteindre quand même un peu à force, le froisser, le faire souffrir. Et pour la première fois depuis des années, Alex, il en a eu marre. Il a pris la mouche alors que d'habitude, il est du genre à se foutre de sa propre gueule. Mais peut-être que ça a fini par le lasser de faire semblant, de faire comme si ça l'atteignait pas alors que c'est complètement faux. De faire comme si le départ soudain de Holly ne lui avait pas causé plus de tort qu'il ne veut bien l'admettre. Alors il a préféré s'isoler, se mettre à l'écart de tout, d'une quelconque personne qui pourrait avoir envie de le prendre pour cible afin de se payer une tranche de franche rigolade. Parce qu'il a plus envie de rire. Pour une fois, Alex, il a le visage aussi fermé que la porte des oubliettes d'un château. Là, tout ce qu'il veut, c'est se griller quelques guimauves au-dessus d'un feu improvisé au milieu des champs, là où personne viendrait l'emmerder. Mais il sait pas allumer un feu, Alex. Avec son briquet et ses brindilles, tout ce qu'il arrivera à faire, c'est une partie de mikado improvisée avec lui-même. Mais il reste convaincu que ces bouts de bois humides vont finir par s'embraser, comme il garde l'espoir de rencontrer sa dulcinée un jour. Rien ne peut le détourner de sa tâche, mis à part un craquement dans son dos. Il braque la lampe torche de son téléphone dans la direction du bruit et découvre une silhouette familière, celle d'une jeune femme qu'il ne connaît que trop bien.

- Putain, Margot, ça te prend souvent de sortir de nulle part, comme ça, au milieu de la nuit ? J'ai failli faire une crise cardiaque !

Le ton de sa voix est plus sec qu'à l'ordinaire. Il a rien contre elle, il est même rassuré de la voir elle plutôt qu'un inconnu dont il ne connaîtrait pas les intentions, mais il sait qu'elle aussi, comme Jax, elle aime le vanner sur ses faiblesses sentimentales. Et là, vraiment, il sature.

- Qu'est-ce que tu viens faire par ici ? Y a rien dans le coin.

Rien à part une infinité de champs, un petit bosquet à plusieurs centaines de mètres, et un Alex un peu triste assis dans l'herbe sèche. Rien de bien intéressant en somme, en comparaison à la fête qui a lieu juste à côté, les sonorités des concerts qu'ils peuvent entendre jusque ici.

- J'essayais d'faire griller des marshmallows mais j'crois que j'survivrais jamais plus de deux jours en pleine nature, si tu veux mon avis.

Mais ça, Margot, elle s'en doutait sans doute vu la gueule de son brasier de fortune. Pas la moindre étincelle, pas la moindre petite flamme ne surgit de l'obscurité. Le sachet de guimauves est toujours fermé, pour la peine. Mais pourquoi tu restes plantée là, Margot, à me regarder galérer comme ça ? Pourquoi tu t'en vas pas rejoindre les autres, ceux qui sont plus intéressants que moi et qui ont mieux à te raconter que leurs échecs sentimentaux successifs ? J'serais pas de bonne compagnie ce soir. Tu l'sais ça ? Évidemment que tu l'sais. Il te suffit de regarder ma gueule de déterré pour t'en douter. Alors pourquoi tu t'enfuis pas en essayant de trouver un prétexte tout claqué ? Tu sais, j't'en voudrais pas de m'abandonner là, comme un con. Tu serais pas la première, et probablement pas la dernière.

(c) SIAL ; icon kawaiinekoj

LE COEUR QUI TREMBLE La fête bat son plein et les lointains échos des concerts reviennent jusqu’à tes oreilles. Allongée sur l’herbe, à proximité de ta tente, tu gardes les yeux clos et profites de la douceur qu’offrent les nuits de printemps. Tu es seule, abandonnée par tout ton groupe est retourné boire et prendre du bon temps, profitant de l’opportunité qu’il vous a été donné de participer au festival. Tu aurais aimé les rejoindre, mais tu n’en es pas capable. Tu n’as pourtant que bientôt 25 ans mais ton métabolisme se rapproche de plus en plus de celui d’une trentenaire. Tu as bien trop bu hier et bien trop veillée et voilà que tu es tout juste capable de te redresser aujourd’hui. Comme elle te manque ta fraiche jeunesse, celle qui t’offrait la possibilité de te bourrer la gueule tous les soirs, danser en boîte jusqu’à la fermeture et enchainer aussi sec avec une journée de travail en ressentant tout juste quelques effets secondaires de ta folle escapade. Alors, incapable de continuer à t’amuser plus amplement aujourd’hui, tu t’es contenté d’allumer un joint avant de t’allonger sur l’herbe, les yeux rivés au ciel, rigolant des formes à caractère sexuel que tu arrives à discerner parmi les amas brumeux qui jonchent la voute céleste. Tu profites ainsi du calme relatif qu’offre ta localisation à l’écart du festival, limitant ainsi les facteurs pouvant impacter la migraine qui pulse dans ton crâne au rythme de tes battements cardiaques. Mais le faux-semblant de silence finit très vite par se rompre laissant place à des éclats de voix, des cris. Tu reconnais au milieu du brouhaha le timbre de voix de Jamal, pas étonnant cela dit, il a la voix qui porte plus que le poissonnier poissonnier, puis le jour où on l’entendra pas gueuler lui c’est qu’il sera mort. Tu te redresses alors, ton pouce et ton index pressant sur l’arête de ton nez afin de tenter en vain d’atténuer ton mal de tête, foutue gueule de bois. Tu discernes à quelques mètres de toi les deux silhouettes masculines qui s’égosillent, d’un côté sans surprise Jamal de l’autre Alex. Il ne te faut pas deux secondes pour comprendre le sujet de leur discorde. Contrairement à son compatriote, Alex est d’une nature facile à vivre, et c’est d’ailleurs surement la première fois que tu le vois hausser le ton. C’est donc une fille, encore, le coeur d’artichaut d’Alex a dû frapper de nouveau et il a très certainement annoncé pour genre la quinzième fois cette année qu’il a rencontré son âme soeur. Jamal et toi avez tendance à le taquiner là-dessus, il faut admettre que la vitesse à laquelle il s’attache aux filles frise parfois le ridicule. Mais il est comme ça le beau brun, bercé dans un monde de romance à l’allure de comédie romantique. La vérité c’est que dans le fond il n’aime même pas vraiment ces filles mais plus l’idée de les aimer. En résumé un amoureux de l’amour quoi. Et malgré tes railleries incessantes sur le sujet, dans le fond tu l’envies. Tu envies sa philosophie, sa vision de la vie, du couple. Tu envies encore plus son inlassable détermination à trouver sa moitié et sa capacité à ressentir des choses. Car tu le sais un truc cloche avec toi, froide garce au myocarde plus gelé que les toundras de Sibérie en plein coeur de l’hiver, dont le coeur et l’âme si froids rendent le moindre sentiment impossible. Tu blâmes ton père pour ça, pour toutes ses années où il t’a appris qu’aimer c’est être faible et que la faiblesse causera ta perte. Et tu blâmes ta vie pour lui avoir donné raison chaque fois que ton coeur a pris le risque de battre. Mais tu le sais maintenant, accepter sa vulnérabilité et se laisser à l’exposer est dans le fond la véritable force, force que tu n’as pas.

C’est alors que tu vois Alex s’éloigner et pénétrer dans les bois, seul. Alors, à contre coeur car le monde autour de toi tangue et que le moindre de tes mouvements ravive une extrême nausée, tu te redresses et lui emboîte le pas. Il est hors de question que tu le laisses errer là-dedans sans compagnie, même Bambi sans sa mère a plus de chances de survie qu’Alex dans la nature. Puis ce n’est clairement pas Jamal ou le reste de la clique qui vont prendre soin de le suivre. Alors tu suis sa trace tant bien que mal, surtout mal d’ailleurs. Tu marches relativement droit, très relativement, heurtant au passage quelques troncs et branchages sur ta route. Il faut dire aussi que tu n’avais pas prévu de bouger dans l’heure et que le joint que tu viens de fumer était donc chargé en conséquence. Puis pour ne rien ajouter à ton malheur, tu as laissé ton téléphone dans la tente en partant, et l’obscurité ambiante grandissant à mesure que l’on avance dans la nuit et que tu t’enfonces dans les bois, tu vois alors de moins en moins l’emplacement où tu poses tes pieds. C’est donc en manquant de t’étaler sur le sol, suite à une rencontre fortuite de tes orteils et d’une racine rebelle, que tu fais ta grande entrée dans la clairière où le brun est assis en silence. Sa réaction ne se fait attendre et en une fraction de seconde tu te fais éblouir par la torche de son téléphone. Éblouie, tu caches tes yeux d’une main, tandis que tu t’appuies sur un tronc à proximité pour reprendre l’équilibre. « Putain Alex baisse ça tu es en train de faire fondre ma rétine ! » Tu reprends ta route jusqu’à lui, essayant de toutes tes forces de garder la ligne afin de ne pas trahir ton état. Arrivé à sa hauteur, tu distingues alors enfin ses traits. Triste moue qui se dessine sur le visage du jeune homme. Il a le regard voilé, absent, comme perdu dans son océan de tristesse. Tu passes alors une main dans ses cheveux, les ébouriffant au passage, en prenant place à ses côtés tout en répondant à sa question. « Il y a toi dans le coin et c’est déjà bien suffisant. Ça va petit chat ? » Ta voix est tendre, tes gestes sont tendres, une tendresse qui jure avec ta façon d’être habituelle. Mais il ne va clairement pas bien Alex et tu n’aimes pas voir les gens auxquels tu tiens aller mal. Car oui tu tiens à lui. En même temps Jamal, Finley et lui ont été parmi les premières personnes que tu as rencontré en arrivant sur la capitale, seule sans amis, famille, ni bagage, laissant tout ton passé derrière toi afin de mieux te réinventer. Ils sont rares les gens que tu aimes et tu feras finalement tout pour eux, quitte même à t’oublier.

« Deux jours, t’es optimiste, je te donnais pas plus de deux heures, pour ça que je t’ai suivi. Je te voyais déjà succomber à une attaque d’opossum sauvage … » Tu dis ça sur le ton de la rigolade, vérité à demi voilée sous la tournure d’une blague, tandis que le pousse légèrement de ton épaule comme pour lui arracher une réaction, un sourire de sa part serrait déjà une victoire. Tu poses ensuite ton regard sur son feu, ou plutôt son amas de bois humides qui ne risque pas de donner grand-chose. Tu reprends alors, rigolant au passage. « Et donc ceci est supposé être ton feu ? Et bien on ne va pas aller loin … Laisses-moi m’en charger où on y est encore demain ! » Tu prends appui sur lui afin de te relever. Finalement toutes ces années d’entrainement avec ton père vont peut-être enfin pouvoir te servir à autre qu’à blesser les autres. Tu ramasses alors quelques pierres que tu utilises afin de délimiter un cercle, la sécurité avant tout. Puis tu collectes un ensemble de branches, sèches cette fois, ainsi que des brindilles pour démarrer la flamme. Peu de temps après une douce lueur envahit l’espace, et une lancinante chaleur vient caresser votre peau. Tu reprends alors place à ses côtés et récupères le joint déjà roulé de derrière tes oreilles. Tu l’allumes et tires délicatement quelques lattes en silence. Puis sans un mot tu le lui tends, silencieuse invitation à le récupérer. « Bon tu veux en parler ou pas ? » Pas besoin d’en dire plus, tu sais qu’il comprend de suite de quoi tu parles, d’un côté son attitude entière transpire sa mauvaise humeur. Bien que ta question laisse l’option du non, l’intonation elle lui fait bien comprendre que tu ne lui laisses pas vraiment le choix. Car après tout il faudra bien en parler. Derrière son attitude brusque et maladroite, Jamal a quand même raison sur un point. Alex ne peut pas continuer ainsi à s’attacher à la première venue à tout bout de champ. Si seulement il pouvait développer ses sentiments un peu moins vite, se préserver le temps de s’assurer que la fille s’intéresse à lui pour les bonnes raisons.

\|	le coeur qui tremble ; Alex & Margot

Alex, il a pas l'étoffe du type courageux ultra musclé qui pourrait affronter n'importe quel monstre abject pour sa belle. Bien sûr, il le ferait par principe, mais il y a fort à parier qu'il finirait à terre en dix secondes top chrono, le nez cassé et le visage tuméfié. C'est évident qu’à la place de Jax, en prison, il aurait sûrement pas survécu. Il aurait été la cible de tous les truands de la taule. Mais de toute façon, Alex, il est pas du genre à finir dans une cellule. Il est bien trop gentil pour ça. Trop transparent. Trop con. Et toutes ces autres choses que Jax doit penser à son sujet. Va te faire foutre, Jax. Il baisse le faisceau de la lampe torche de son téléphone dès que Margot fait entendre sa voix.

- Excuse-moi, si j'avais su que c'était toi, j'aurais évité de t’éblouir comme ça.

Mais comment aurait-il pu savoir que Margot apparaîtrait comme par magie dans la nuit pour le sauver de cette détresse qui lui tord le cœur ? Elle avait aucun moyen de savoir qu'il était là, à moins de l'avoir suivi. Alors qu'est-ce qu'elle vient faire ici, dans l'obscurité, loin de la fête et des mélodies qui adoucissent les âmes ? Elle s'approche un peu plus, ébouriffe sa tignasse déjà en bataille et lui fait croire qu'elle est là parce qu'il est ici, et que c'est suffisant. Il croit pas un seul foutre mot de ce qu'elle essaie de lui faire gober mais il va rien lui dire. Pour pas la blesser, pour pas se blesser lui-même. Il en a assez bavé comme ça pour ce soir. Elle s'assoit.

- Ouais, ouais, ça va. Et toi ?

Il ment. Il ment comme il respire. Depuis des mois. Au début, ça lui faisait bizarre mais comme c'est devenu une habitude, il se rend même plus compte que tout ce qu'il dit est complètement faux. Il s'en veut de mentir effrontément à Margot mais elle est pas bête. Elle sait qu'il ment. Comme elle sait, tout comme Jax, qu'il est con d’aimer si fort et si vite à chaque fois.

- Il y a des opossums ici ?

Naïvement, il braque déjà la lumière de son téléphone vers l'obscurité, certain désormais d'avoir entendu un craquement étrange dans les fourrés. Mais il n'y a rien à l'horizon. Rien à part des buissons et des kilomètres de champs. Puis la voix de Margot, dans sa tête. Une voix si douce, qui lui souffle qu'elle l'a suivi. Qu'elle l'a vu. Pour une fois, Alex ne s'est pas montré complètement transparent aux yeux de quelqu'un.

- Tu m'as suivi ?

Il peut pas s'empêcher de poser la question, s’étonne qu'elle s'inquiète sincèrement pour lui. Lui qui n'a jamais connu Margot aussi prévenante, mais qui lui a jamais réellement donné de raison de l'être avant aujourd'hui.

- C'est pas cool. Tu aurais au moins pu me gratifier d'un “C'est un bon début, Alex” avec un air un peu enthousiaste.

Mais elle est pas du genre à mentir, Margot. À emballer la vérité dans du papier cadeau pour qu'elle soit moins douloureuse à découvrir. Il la laisse prendre appui sur lui pour s'aider à se relever et l'observe avec minutie alors qu'elle exécute une série d'actions dont il ne comprend même pas l'utilité. En l'espace de quelques minutes à peine, une flamme surgit enfin de l'obscurité.

- Je suis sûr que si tu m'avais laissé continuer, j'aurais pu arriver exactement au même résultat.

Il bluffe alors qu'elle retrouve sa place initiale, juste à côté de lui. Derrière son oreille, elle vient récupérer un objet qu’il n'identifie pas bien dans l'ombre. Quand elle l'allume, et expulse la fumée de ses poumons, il comprend immédiatement de quoi il s'agit. Quand elle lui tend le joint, il pense d'abord à refuser, se souvient qu'il a lu dans une brochure que le cannabis pouvait déclencher la schizophrénie. Mais là, tout de suite, il s'en fout. Ils se sent juste mal. Et triste. Alors il attrape le joint entre ses doigts et le cale entre ses lèvres. Il inspire, expire, se demande encore pourquoi Margot perd son temps avec lui.

- Non. C'est pas la peine. Je sais bien que tu es d'accord avec Jax de toute façon.

Il n'y a pas vraiment de colère dans sa voix, juste de la tristesse. Il baisse la tête, les épaules et rend le joint à sa propriétaire sans la regarder. Est-ce qu'elle va se contenter de cette réponse et changer de sujet ou chercher à creuser ? Si c'est la deuxième option qu'elle choisit, il est pas certain d'être capable de l'assumer.

(c) SIAL ; icon kawaiinekoj