written in the water (emeryck)

written in the water
feat @Emeryck Beaus et @Lilith Faithfull

« On sort ce soir ? » « Non j'ai un truc de prévu. » « T'es quand même chelou à sortir tous les dimanches soir comme-ci tétais batman. » « Je dois faire régner la justice, que veux tu. » Lilith reposa son téléphone sur les bouquins qu'elle avait empilés et qui faisait office de table de nuit. Ces bouquins qu'elle avait lu étant plus jeune et qui maintenant finissent leurs vies comme support de son dernier dîner. La jeune femme regarda l'assiette et les restes d'hier soir, un soupire s'échappa de ses lèvres. La vaisselle, une raison de plus de ne pas grandir. Si seulement elle pouvait emmener ses assiettes sales comme son linge chez ses parents. Cette remarque la fit réfléchir quelqu'un seconde avant de secouer la tête se disant que ça ne serait pas une bonne idée. Surtout que ça sœur ferrait un scandale. Drama queen. 19h45. Il était temps pour la belle de se préparer pour sa petite réunion chez les alcooliques anonymes. Un coup d’œil dans le miroir et la voilà prête pour son petit rituel. Pas besoin d'être la plus belle pour ce genre de réunion. Surtout que ça serait mal placé, déjà qu'elle mentait sur une addiction qu'elle n'a pas. Depuis un an. C'est long, mais elle n'a toujours pas été démasquée. Dieu merci, elle se ferrait insultée à coup sûr. N'empêche que cette thérapie, comme elle aime l'appelait, ça lui faisait beaucoup de bien. La demoiselle pouvait enfin livrer tout ce qu'elle avait sur le cœur. L’oppression qu'elle a ressenti toute sa jeunesse, la maladie de son père, son frère qui devient chauve. Quoique, la dernière n'est peut-être pas vraie, qui sait.

Laissant échapper un rire à la pensée de voir Avery chauve, elle attrapa sa veste avant de partir, fermant la porte derrière elle. C'est dans la bonne humeur qu'elle entama sa route vers la salle que louait son petit groupe d'alcoolique. Le chemin, elle le connaissait par cœur et c'est rapidement qu'elle arriva et s’essaya sur sa chaise. Jetant un coup d'œil autour d'elle, elle se demanda s'il allait être là ce soir. Il n'avait pas vraiment le choix. De ce qu'elle avait pu entendre, ça faisait parti de sa punition pour avoir tabassé un policier. Pauvre Emeryck. Le pire dans cette histoire, c'est que c'était entièrement de sa faute. C'est elle qui avait menacé le policier et c'est encore elle qui s'était enfui, complètement soûle dans les rues de Philadelphie. La salle commença à se remplir au fur et à mesure et elle le vit arrivé. Parmi les derniers, pas surprenants. Il n'avait pas montré une grande envie d'être là. Compréhensible. « Salut. » Dit-elle tout bas avant de vite regarder ailleurs. La culpabilité, ça la rongé un peu. Elle a beau faire la fière, elle n'en reste pas moins un autre humain. Il fallait qu'elle trouve une solution pour se faire pardonner. « Bien, tout le monde est là. Nous pouvons commencer notre séance. Qui souhaite commencer ? » Lilith regarda Emeryck du coin de l’œil. Bien entendu, il n'allait pas se proposer. Personne n'avait d'ailleurs voulu le forcer. Il fait un peu peur avec ses tatouages, sa barbe et sa dégaine de bad boy. « Moi. » Lilith se leva. « Comme beaucoup le savent, je m’appelle Lilith. Aujourd'hui, ça va faire un an que je n'ai pas touché une goutte d'alcool. » Faux, elle avait bu comme un trou il y a six mois. Ce qui avait d'ailleurs entraîné les événements qui ont suivi l’arrestation du grand monsieur barbue en face d'elle. Elle voulait attirer son attention. Qu'il parle enfin. Ça lui ferait pas de mal. « Et pour cette raison, j'aimerais me proposer pour devenir la marraine de qui le souhaitera. » Lâcha t-elle en fixant Emeryck. S'assurant que toute l'attention était maintenant sur lui, elle reprit place dans sa chaise en affichant un petit sourire satisfait.

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feat Emeryck Beaus et @Lilith Faithfull

Il n’a pas envie d’être là. Putain, non. Il aurait préféré être au bar, à servir des clients. Non, à la place, il se retrouve devant ce meeting de timbré. Tous alcoolo. Il tire sur sa clope. Il sera sûrement en retard, mais il ira, parce qu’il n’a pas le choix. On lui a forcé la main. “Tu dois faire signer cette fiche de présence.” Il soupire, tirant le papier de sa poche. Il aurait bien aimé pouvoir imiter la signature ou quoique se soit, mais il semblerait que la meuf qui gérait le cours… Bah elle était très proche de la procureur. Bref, il finit par débarquer de sa bécane puis il traîne les pieds jusque dans la salle. Il se pose le plus loin possible. Son cuir toujours sur le dos, il se cale dans sa chaise, rangeant ses mains tatoués dans ses poches. Il détaille les gens autour de lui. Mais qu’est ce qu’il fou là? Puis son regard croise celui de cette brune. Cette conne qui s’est enfuis, au lieu de le sortir de la merde… Le voilà, aujourd’hui avec un casier judiciaire, une ordonnance de restriction et une obligation à suivre les alcooliques anonymes. Il joue avec une pièce qui traine dans sa poche, quand il l’entends. 1 an. La bonne blague. Un léger sourire avant de plaquer son regard d’acier dans celui de la dénommée Lilith. Il se racle la gorge avant de se pencher vers l’avant, ramenant ses mains devant lui. Elle se propose pour être marraine. Il lâche un rire. Aucune gêne. «Mais oui, allez-y, prenez la comme marraine. Elle vous apprendra à bien mentir ou à fuir devant la police. N'est-ce pas ma belle? Lilith c’est ça?» Il rigole encore avant de se lever. Il la surplombe un peu. Grand, avec ses boots, sa dégaine de dur à cuir. Il lève les yeux vers elle. Il va la détruire, comme elle a détruit sa vie. «Cette connasse, était présente y’a 6 mois, dans mon bar. Oui, dans mon bar. Et moi, qui croyait qu’elle se faisait harceler par un homme, je m’en suis mêlée. Trop échevelée, la demoiselle en détresse c’était fait interpeller par la police. » Il tape dans ses mains, s’approchant d’elle. «Trop trouillarde, elle ne m’a rien dit. Elle a prit la fuite et moi, j’ai écopé d’un casier judiciaire pour avoir troublé la paix. Alors que c’est elle, Lilith. Trop alcoolisée pour être traiter respectablement.» Il recule, crachant aux pieds de la demoiselle. «Marraine, mon cul, ouais.» Il tourna les talons, allant vers la responsable. Il sort son papier de sa poche. «Signe ça. J’me casse.» Elle hôche la tête, quelque peu terrifiée puis elle signe. Il arrache presque le papier de ses mains avant de prendre la porte de la sortie. Il n’attends même pas d’être dehors qu’il allume sa clope, envoyant balader toutes les normes de bâtiments. Il pousse la porte d’un bon coup de botte avant de sentir l’air frais contre son visage. Il entends des pas derrière lui. Il ne fait comme si de rien était avant d’enfourcher sa bécane et la voir. Elle semble furax. Sourire satisfait qui s’étire sur ses lippes. «T’es mignonne quand tu es en rogne… Ça fait plaisir...» Il débarque de sa bécane et approche d’elle. Assez pour qu’elle puisse sentir son souffle buté contre le sien. Sa large main qui se pose sur la joue de la demoiselle. «J’vais te pourrir la vie, comme t’as pourris la mienne.» Il retire sa main avant de venir tirer sur sa clope et lui souffler la boucane à la figure. «Au faites, ne remet plus jamais les pieds dans mon bar. Parce que je te vire cul par dessus tête, à grand coups de pieds.» Il recule puis il retourne vers sa moto, prêt à partir. Y’en a eu assez.

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feat @Emeryck Beaus et @Lilith Faithfull

Le culot, l'audace, de ce monsieur à barbe. Certes, elle mentait comme un arracheur de dents, mais de là à venir l'afficher devant tout le monde. Elle n'avait rien fait de mal, du moins il en était pas mort donc pas la peine de faire sa drama queen. De surcroit, il ose venir cracher à ses pieds. C'est la goutte qui fait déborder le vase. S'il croyait qu'elle allait se laisser faire. Elle en a connu des plus costaud. Non, elle devait rester digne et garder son calme. La situation ne devait pas dégénérer. « Pas vue, pas pris. » Dit-elle en levant les bras. Après tout, c'est lui qui a décidé de jouer les cowboy avec ce flic. Lilith, elle n'avait rien demandé. Le suivant du regard, elle s'assura qu'il n'aillait pas lui coller une droite. Normalement non, mais on n'est jamais sur de riens. Heureusement, ou pas, il l'ignora royalement pour aller réclamer qu'on lui signe son petit bout de papier. « Tu vas quand même pas lui signer ? » S'exclama t-elle en regardant Maria, qui était complétement affolée. Maria, c'est la chef du groupe, très gentille, mais tout aussi peureuse visiblement. Le voilà maintenant qui s'en va comme une fusée vers la sortie. Super. Dire qu'elle pensait que c'était le jour où il allait enfin arrêter de faire la gueule. Il n'allait pas s'en sortir comme ça. Il n'allait pas quitter cette salle sans déballer sa vie en pleurant, comme tout le monde. Elle fit la seule chose censée à laquelle elle pouvait penser. Le suivre en fulminant. Il était là sur sa moto près à partir. En temps normal, elle aurait trouvé ça plutôt cool. Puis il s'approcha et Lilith ne recula pas, s'il voulait la guerre, il allait l'avoir. Son visage presque collé au sien, il lui assena un coup de grâce en la menaçant. Perte de temps. Lilith, elle n'a rien à perdre. « Ah oui ? » Répondit-elle, un peu déstabilisée par la proximité entres eux. Elle reprit vite ses esprits quand il retira sa main de son visage et qu'il lui souffla son horrible fumée de cigarette au visage qu'elle balaya d'un coup de main. Elle venait également d'être banni de son bar. Ca lui fait une belle jambe ça tient. Comme ci ça allait lui faire quelque chose. Elle se contenta de hausser les épaules en gardant comme elle le pouvait son calme. Puis, avant qu'il ne parte elle se dirigea comme un ninja vers lui et lui pris son papier fraîchement signé. Et c'est en le regardant droit dans les yeux qu'elle le déchira en petits morceaux qu'elle jeta comme des confettis. « On peut être deux à jouer à ça. » Dit-elle en affichant un petit sourire en coin. « Maintenant, tu descends de ton destrier, tu assistes à la séance et au passage, tu t'excuses auprès de Maria. Sinon ... » Elle s'approcha de lui pour qu'il comprenne bien clairement ce qu'elle allait faire. Tout en imitant ce qu'il venait de faire avec elle quelques secondes auparavant, elle rapprocha son visage du siens. « Je crie au viol. » Lâcha t-elle comme une bombe en plongea son regard dans le sien pour qu'il comprenne qu'elle en était clairement capable. « Ça serait dommage d'ajouter ça à ton casier judiciaire. » Elle s'éloigna de lui. Il avait maintenant le choix, mais elle espérait bien que sa menace serait prise au sérieux. Il l'avait menacé, elle en faisait autant. C'est le juste retour des choses. Bizarrement, ce petit jeu amusé Lilith. Sauf que quand on joue avec le feu, on finit par se brûler.