ankward. (genesis)

bleus au coeur.

Genesis & Willa

Assise sur les marches du péron, Willa observe le ciel étonnement bleu aux vues des dernières températures. Seul le vent vient quelque peu perturber la douce quiétude de la rue. Aujourd'hui, il n'y avait pas de réveil qui sonne, ni de course pour être prêts à temps, pas de Robbie qui traîne des pieds pour se préparer. Il n'y a pas d'école et par miracle, elle n'est pas de garde à la caserne. C'est tellement rare en ce moment. Elle passe son temps à enchaîner les gardes, aller faire les courses, passer prendre Robbie chez la nourrice et recommencer, encore et encore. C'est encore un miracle qu'elle ne se soit pas écrouler de fatigue tant le rythme est soutenu. Alors les moments de répits sont précieux afin de rattraper un peu le temps perdu avec son neveu. Elle lui a donc proposé d'aller faire un tour à l'aquarium qui se trouvait non loin d'ici, histoire d'observer les poissons et ainsi profiter des attractions assez proche de chez eux. Depuis qu’il est petit, Robbie a une véritable fascination pour l’univers aquatique. Depuis qu'ils sont de retour à Philly, ils ont l’habitude d’aller là-bas sans que jamais il ne se lasse. C'est tout sourire qu'il accepta, courant dans sa chambre afin de préparer ses affaires.
Une demi-heure après, ils prennent tous les deux la route sous les quelques rayons de soleil qui éclaire le paysage. Cela faisait du bien à Willa. Ce temps, entendre son neveu rire. Elle est bien loin de son quotidien stressant et qui lui pèse. Surtout ces derniers temps. Depuis la gifle et sa brutale séparation avec Leslie à vrai dire, elle ne sentait pas très bien. Voir pas du tout. Lorsque Robbie dort, elle ressasse, encore et encore ses idées noires. Elle ne peut pas en parler. Elle aimerait, mais elle n’y arrive pas. Tout simplement parce que les personnes ont passé leur temps à s’inquiéter pour elle au cours de ces dernières années et qu’elle ne veut plus être le boulet qu’on traîne comme elle a pu l’être. Alors elle garde tout pour elle, en espérant que cela va passer. C’est loin d’être le cas pour l’instant.
Arrivés à bon port, les deux jeunes gens s’engouffrent dans l’aquarium. L’eau bleue se reflète dans toute la pièce. C’est magnifique et apaisant. Observant un peu partout, le spectacle est époustouflant. Les poissons virevoltent un peu partout et on a l’impression de nager avec eux. Elle finit par s’arrêter devant une plaque de verre où se trouve un immense requin qui vogue. Ce n’est pas la première fois qu’elle a l’occasion d’en voir un et pourtant elle est toujours impressionnée par l’imposant animal. « Tu crois qu'il est aussi féroce qu'on le pense? » demande-t-elle à son neveu, se tournant vers lui. Tout ce qu'elle trouve c'est une place vide à côté d'elle. Elle fronce les sourcils et se retourne, regardant à droite et à gauche. Pas de Robbie à l'horizon. « Robbie? » l'appelle-t-elle, commençant à se déplacer. Marchant le long de l'allée, elle scrute un peu partout, s'arrêtant de temps à autre pour regarder dans les recoins. En ce moment, le grand jeu du jeune garçon était de se cacher un peu partout dans la maison. Alors ce n'est pas très étonnant qu'il fasse cela également ici. « Si tu sors de ta cachette, je t'offrirais une glace, promis. » ajoute-t-elle, ouvrant d'un coup sec le rideau se trouvant en face d'elle. Il n'est pas là non plus. Une boule commence à se former au creux de son ventre. Si ce fut drôle il y a quelques minutes, cela ne l'est plus du tout maintenant. « Robbie? » répète-t-elle une seconde fois, ne recevant que l'écho de sa propre voix. Okay, là elle commence carrément à s'inquiéter. Oh mon dieu, mais où est-il passé? D'un pas pressé, elle se dirige vers la sortie, regarde un peu partout dans l'espoir de voir sa chevelure brune dans la foule. Rien, encore et toujours. Willa commence à manquer d'air. Bon sang, elle n'a pas pu le perdre comme cela, aussi bêtement. Deux minutes d'inattention et il s'est volatilisé. Elle s'en veut, énormément. Elle prit tout les hypothétiques dieu de cette planète pour le retrouver dans les plus brèves minutes. Elle se met même à courir, ses yeux survolant le paysage, en s’époumonant et en demandant aux passants s'ils ne l'avaient pas vu.
Ne regardant pas où elle va, elle ne se rend pas compte qu'elle est à deux doigts de percuter l'homme derrière elle. Non, même pas à deux doigts puisqu'elle lui rendre dedans de plein fouet. Elle serait sûrement tombée si les deux mains de ce dernier n'encerclaient pas fermement ses épaules. « Je suis désolée, je... » balbutie-t-elle alors qu'elle se retourne pour s'adresser à lui. Sa phrase reste en suspens. Perdue dans le bleu des yeux de son interlocuteur. Un interlocuteur pas si étranger que cela. Son coeur rate un battement et, l'espace d'un instant, elle a l'impression qu'il coule de sa cage thoracique. « Oh. » dit-elle. C'était sorti naturellement. Elle cru tout d'abord à une mauvaise blague. C'est vrai, quelle était la probabilité qu'ils aient le même jour de congé et qu'ils se retrouvent au même endroit? De zéro sûrement. Il ne devait même pas savoir que Willa était de retour en ville. « Pardon. » continue-t-elle, s'écartant de lui comme si elle s'était brûlée. Les prunelles posées sur lui, des flashback de leur malheureuse histoire défile dans sa tête. Elle avait souvent imaginé la scène de leurs pseudo retrouvailles, souvent imaginé ce qu'elle allait lui cracher à la figure. Mais là, rien ne vient. Willa détourne son regard qui finit par se poser sur la personne à côté d'elle. Robbie. Et bien, elle est bien bonne celle-là. Il est presque caché derrière la jambe de Genesis. « Oh bon sang Robbie, ne me refait jamais de frayeurs pareils! » s’exclame-t-elle, alors que ce dernier regarde le sol, s’en voulant probablement de s’être enfuit comme un voleur. Willa soupire puis prend un instant pour reprendre son souffle. Elle jette un dernier regard à Genesis avant d’attraper Robbie par la main. « Aller viens, on y va. » lui ordonne-t-elle, avant dans l’autre sens, sans un regard pour l'homme en face d'elle. Elle a plutôt envie de fuir. Elle sent la petite main de Robbie tirer sur son bras. « Tante Willy, t’as pas dit merci. » lui fait-il remarquer, elle se retourne lui faisant les gros yeux, l’air de dire qu’il fallait mieux qu’il se taise. Ah, les enfants sont merveilleux. « Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler comme ça. » marmonne-t-elle, visiblement embarrassée par ce surnom qu’elle déteste. Elle fait un quart de tour pour se retrouver pile en face de Hartley. Il n’a pas bougé d’un pouce. Elle finit par secouer la tête. « Hum, merci. » lance-t-elle sans grandes convictions reprenant son chemin initiale. Faisant deux ou trois pas, elle entend de nouveau la voix de son neveu raisonnant derrière elle qui propose... que Genesis vienne manger une glace avec eux. Mh, no way, jamais de la vie, non non non. Il est hors de question que Genesis, Willa et Robbie ne passent encore une minute de plus dans le même périmètre. « On a pas le temps. » se contente-t-elle de dire, pressant le pas. Mais Robbie tire une nouvelle fois sur son bras ce qui a le don d'énerver Willa. Ce qu'il peut être une plaie quand il s'y met. Lâchant un profond soupir, elle finit par s'arrêter pour regarder le garçon. Elle avait l'impression d'avoir traversé loin, pourtant Genesis est encore proche. « Il n'a pas d'amoureuse. » murmure-t-il. Elle fronce les sourcils. Comment pouvait-il savoir ça, lui? Il a un radar ou quoi? « Je ne vois pas le rapport. » retorque-t-elle, secouant la tête. « T'as pas d'amoureux non plus. » continue-t-il, haussant brièvement les sourcils. « Et il est plus beau que le monsieur qui promène son chien devant la maison tout les jours et que tu reluques derrière le... » ajoute-t-il alors qu'elle plaque une de ses mains sur sa bouche pour le faire taire et l'autre le rapproche légèrement de toi. Un rire nerveux s'échappe de sa bouche. Sa vie sentimentale est tellement pathétique qu'elle en vient à être régit par un gamin de six ans. Elle a presque envie de pleurer. Ou de partir en courant. Un sourire pas vraiment franc vient se visser sur son visage alors qu'elle se retourne vers Genesis. « Je suis sûre que le monsieur a autre chose à faire, n'est-ce pas? » répond-t-elle, fixant Genesis pour qu'il approuve et qu'il s'en aille.

AVENGEDINCHAINS
@Genesis Hartley

bleus au coeur.

Genesis & Willa

Le cœur éventré, le cœur défoncé, t’as pas su le réactiver. Dans tes rêves les plus fous, t’as cru l’oublier, t’as cru pouvoir passer à autre chose. Et ça a marché, pendant un temps. Son prénom dans aucune des lèvres autour de toi, ne franchissant même pas les tiennes, tu avais su la mettre sous silence. Éteindre le feu dans ton cœur, te consumant jusqu’à la raison. Elle t’avait sortit de tes démons, elle avait su réanimer quelque chose que tu pensais éteint, et ce palpitant sanguinolent à son départ n’avait plus de raison de battre aussi fort. Elle fut le raz-de-marée de ta piètre existence, le plus beau, le plus douloureux. Et quand la marée s’est retirée, elle n’a laissé qu’un champ de destruction, un no-man’s land que t’es incapable de combler. Le feu éteint, les démons à l’oreille, t’as sombré Genesis, tu t’es vautré en beauté. La mort. La vie. Une ombre parmi les vivants, cherchant désespérément l’étincelle qui te ferait renaitre – sans savoir qu’elle était celle – et les excès venant avec. Tu n’as aucune honte à dire que tu as consommé le pire, en voulant le meilleur, et que tu t’étais noyé dans des relations qui ne te ressemblait pas. Mais étrangement, tu étais encore meilleur dans ton travail. On te confiait des patients du bout du monde, on saluait tes thèses, ton talent. T’étais pire qu’horrible avec tes collaborateurs, mais personne ne se doutait que dans le noir, t’hurlais. Tu pleurais. Même si avec ta nouvelle compagne tout semblait rouler, parfois, c’était trop douloureux pour que tu puisses lui en parler. Wilhelmina était ta prison. Et seulement la tienne.

Tu ne savais pas tellement ce que tu faisais là. C’était à des lieues de ton existence. Mais cette ambiance oppressante était la seule chose qui te canalisait. Tes émotions, tes douleurs, tout sous silence, au cœur de l’océan. Souvent, tu te posais devant ces aquariums, et tu faisais le vide, tu te contentait d’être Genesis, plus le neurochirurgien, ni le sans-cœur, juste le gamin que l’amour a écorché, et qui rêvait d’aventure. Le vide complet alors que ce banc de poisson tournait tout autour de toi. Tu étais toi-même, émerveillé, presque essoufflé. Si seulement le monde savait à quel point vivre t’étais compliqué. Une bouffée d’air, et tu te retrouves seul face à cet océan prêt à t’engloutir. Rien. Le silence. Les émotions qui reviennent, qui te font souffrir. Tes poings se serrent, tes yeux s’embuent. Et elle, là, lancinante dans ta poitrine. Elle que t’as perdu, par tes mains salis de son carmin. Tu n’arriveras jamais à oublier ce jour où tu as vécu, et où t’es mort. Tu t’apprêtais à verser une larme face à la vitre silencieuse, mais c’est la voix d’un garçon qui te coupait dans l’expression de tes sentiments.
« - Moi aussi j’aime bien penser à maman ici, et même que parfois elle me manque. »
Comme s’il avait lu à travers toi ce gosse, comme s’il avait tout compris. Tu retournes tes yeux bleu azur sur lui, et tu te reprends. Mais étrangement, tu te confies à lui plutôt que de te refermer brutalement.
« - C’est comme un morceau manquant dans le cœur, mais dis toi qu’un jour ça fera moins mal. »
Wilhelmina, ta terrible blessure. Tu lui fis un sourire à ce gosse, qui te rappelait étrangement un visage sans que tu puisses mettre un nom dessus. Le petit gars haussait les épaules et cash te répondait.
« - J’préfère avoir mal, comme ça j’sais qu’elle a été là. »
BAM. En plein cœur. Et putain ce qu’il avait raison. Tu pris une longue bouffée d’air Genesis, et t’as eu la boule à la gorge, parce qu’il était tellement raisonné ce gamin, plus que toi d’ailleurs. Tu te mordais la lèvre, et tu relevais la tête, décidé à ne pas la laisser te consumer. Ta peine, elle t’appartenait. Et il avait raison, ce serait offense que de vouloir l’oublier, elle qui t’a fait vivre. Puis il reprit avec une question qui te désarçonnait encore plus.
« - Tu as une copine ? »
T’ouvris grand les yeux, puis t’eus un rire gêné, et tu te passais la main dans les cheveux, répondant dans un automatisme.
« - Euh … Non. »
Mensonge, pouah pauvre d’elle. Tu l’avais totalement occulté cette pauvre Sabrina. Tu tentais de prendre contenance quand le gamin se levait et prenait ta main pour que tu l’aides dans ces recherches.
« - Tu m’aides à trouver ma tante ? »
T’avais pas tellement le choix de toute façon, et tu le suivais, tenant sa main frêle dans la tienne. Il te confiait la mission de sa vie, et tu allais la réaliser avec ton cœur et ton âme. Il méritait ton attention ce gosse. Alors tu parcourais les allées, dans ce dédale d’aquarium, pour finir dans celui des poissons exotiques. Tu t’arrêtais une seconde quand le gamin se cachait derrière toi. Tu fronçais les sourcils en voulant comprendre.
« - Tu l’as … »
Boom. Elle te percutait, net, efficace. Et t’as pas eu le temps de réaliser que ton cœur lui avait compris. La fragrance florale, la douceur ardeur de sa voix, l’électricité de vos peaux à leur contact. C’était elle. Wilhemina. Et t’as pas su quoi lui dire, tu étais capté par sa beauté, par la douceur de sa peau, par l’éclat qui émanait de son être. Ton cœur battant joyeusement dans ta poitrine. La rancœur à des lieues d’ici, la douleur s’échappant. Elle était là, près de toi, et enfin, elle était revenue. Toi qui l’avait tant attendu. Elle s’excusait, mais t’en avait que faire, elle aurait pu te mettre à terre que tu l’aurais pardonné, pour tout l’or du monde tu voudrais qu’elle te pardonne. C’était toi le monstre, l’horreur de son monde, et c’était ta pénitence pour lui avoir fait perdre sa sœur. Le silence de tes mots, le bruit de ton regard sur elle, t’aurais aimé le lui dire qu’elle t’avait manqué, mais ce n’était pas le moment, ni le lieu. Et elle s’adressait au petit gars derrière toi, et tu comprenais qu’elle était la tante qu’il cherchait. Pire encore ce visage pas si inconnu, tu comprenais instantanément. L’éclat du destin. Le ton de la voix de Wilhelmina indiquait qu’elle était rassurée de retrouver ce petit gars, mais son corps cherchait à te fuir, et tu le comprenais parfaitement. Elle tirait le bras du garçon, et lui, il lui intimait une politesse qui n’était plus tellement d’actualité entre vous. Si seulement il savait, il comprendrait tellement l’attitude de sa tante. Se sentant obligé de répondre à la demande de son neveu, elle t’intimait un merci peu pensé, et toi tu sortais enfin de ton mutisme pour lui répondre.
« - C’est rien. »
Oh, si, c’est tout. L’ultime erreur de ta vie en plein dans ta gueule, c’est ce qu’elle pourrait te cracher là tout de suite. Mais ça serait infliger une douleur immense à tout le monde. Elle s’éloignait, et tu sentais la douleur revenir, son aura apaisante se transformer en quelque chose d’effrayant. T’aurais aimé la retenir, mais t’en étais incapable, parce que tu savais qu’elle ne voudrait pas de toi. Alors tu te contentait de la regarder s’échapper, de laisser la torpeur t’avaler en son sein. Elle, si belle. Pourtant tu ne pouvais t’empêcher d’aimer ce petit gars, qui cherchait à t’inclure dans l’équation à tout prix. Il voulait t’offrir ce répit dont tu avais tant besoin, et sans le savoir, t’offrir ta rédemption. Il insistait, lourdement, et ça te faisait sourire, parce que ce gamin avait tellement de pouvoir sur elle. Mais le clou du spectacle fut quand il déballait l’absence d’amour dans la vie de Wilhelmina, et ces passe-temps cachés. Tu riais sous cape, et tu sentais son regard accusateur sur toi. Tu riais, sincèrement, et tu levais les deux mains en signe d’innocence, mais fallait avouer que Robbie était le meilleur, et que t’allais tout faire pour continuer à te sentir aussi bien, quitte à te la mettre encore plus à dos.
« - Je suis disponible. Rien à l’horizon. »
Et pour elle, tu le seras toute ta vie.

AVENGEDINCHAINS
@Willa Atwood

bleus au coeur.

Genesis & Willa

Prise dans l’euphorie du moment, elle n’a pas réussi à s’arrêter à temps, son dos venant rebondir contre le torse de la malheureuse personne alors qu’elle était complètement en panique. Elle se sent bien bête, maintenant Willa. Elle avait déjà attiré l’attention sur elle, devait sûrement passé pour une de ces mauvaises mères qui savent pas surveiller leurs enfants et en plus, voilà qu’elle était maladroite avec les autres personnes présentes. Elle se retourne derechef, comme si elle s’était brûlée et se tétanise instantanément alors qu’elle toise sa victime qui finalement, n’en était pas vraiment une. Genesis. Ses lèvres s’ouvrent et se referment malgré elle. L’ambulancière ne s’attendait pas à ça. Pas ici, pas maintenant. Bien sûr. Bien sûr qu’elle savait qu’elle était allait être amené à le croiser tôt ou tard. Lui est médecin, elle ambulancière, alors elle s’attendait à une rencontre fortuite au détour d’un couloir. L’une de ces rencontres où il est facile de se dérober et de fuir. Ici, confinés avec tout ces aquarium et un enfant qui a beaucoup trop de suite dans les idées ça paraît beaucoup plus compliqué. Les yeux plongés dans l’azur des siens, elle peut entendre son cœur se briser et le mal qui en découle, exactement comme le jour où il est venu lui annoncer la mort de sa sœur. Willa ressent cette même atmosphère et elle le revoit encore, ce regard. Ce regard remplit de compassion et faussement désolé. Elle a tellement envie de hurler dans ce putain d’aquarium. Lui hurler toute la douleur qu’il a pu lui infliger malgré lui. Elle a l’impression de crever, une nouvelle fois, le volcan menaçant d’entrer en éruption a tout moment. Et pourtant, tout ce qui sort ce sont des excuses, bêtement. Alors qu’elle n’aurai pas dû; il ne les méritait absolument pas. Son rythme cardiaque semble quelque peu s’apaiser alors que ses prunelles bifurquèrent sur le petit garçon juste derrière lui. Elle en est même soulagée. La brune s’était déjà imaginé le pire, poussant presque la porte du commissariat de police avant l’heure. Elle attrapa rapidement son neveu, s’assurant qu’il n’avait rien. Et puis sa voix à lui raisonnait enfin dans ses oreilles. Tranchante comme une lame de couteau la transperçant de part et d’autre. Cette voix, elle avait été une emprunte rassurante à l’époque. Elle l’entendait tout les jours, ayant le secret désir de l’entendre toujours un peu plus. Et puis elle fut le poids de sa désillusion, sonnant le glas de sa vie. Elle a perdu la sienne pour celle de Genesis. Aujourd’hui elle aimerait juste qu’il se taise et qu’ils repartent chacun à sa vie.
Mais apparemment, c’est nullement l’intention de Robbie qui semble s’être fait un nouvel ami le peu de temps où il s’est fait la malle. Il veut absolument que Genesis reste avec eux et c’est loin de l’arranger, trouvant ça parfaitement malsain et la proximité avec lui la ramenant à de sales souvenirs. Pire que ça, le petit se laisse aller à quelques confidences sur sa vie privée ce qui la met parfaitement dans l’embarras. Robbie peut être vraiment très énervant quand il s’y met. Ce dernier finit par retirer la main de sa tante, haussant les épaules une mine incompréhensive sur le visage. « Mais quoi? C’est vrai. » dit-il, si innocemment. S’il savait. S’il savait qui était vraiment Genesis Hartley. « Robbie, le monsieur n’est pas obligé de connaître toute notre vie, pigé? » lui rappelle-t-elle. L’ambulancière n’avait pas envie de s’étaler devant lui. Ça ne le regardait pas et elle n’avait rien envie de savoir sur lui non plus. Mais Robbie était un Atwood, et comme un bon Atwood qui se respecte, il était tenace et sans gêne.
Le visage de Willa se ferma alors que Genesis allait dans le sens de son neveu et qu’il accepta implicitement de rester. Ce petit jeu ne la faisait soudainement plus rire du tout et elle frôlait l’implosion. Elle resta un instant interdite, les mains sur les épaules du petit. « Oh vraiment? » lance-t-elle, lui laissant l’occasion de se rétracter, regardant Genesis d’un œil noir. Mais visiblement, rien à faire. « Quelle chance avons-nous alors, hein Robbie? Mettons nous en route. » rajoute-t-elle ironiquement, le jeune garçon opinant sur chef et se mettant à courir devant eux. Genesis lui, se mit en marche juste à côté d’elle. Beaucoup trop près d’elle. Son cœur se met à battre beaucoup trop vite et elle n’arrivait pas à savoir si c’était la colère qui menaçait de s’abattre ou des relents d’une histoire passée. Les iris rivés sur son neveu, elle fit quelques pas et attendit que Robbie soit plus loin tout en restant devant elle. « Ça t’amuse ce petit jeu? Ça t’fais bander c’est ça? » crache-t-elle sans trop élever la voix pour ne pas que tout le monde entende. Okay là elle devenait carrément vulgaire. Passer du temps avec le fils de la patiente qu’il avait tué sur la table d’opération, il faut quand même sacrément être tordu pour y tenir autant. Ils sortirent finalement de l’aquarium et la lumière du jour lui fit plisser les yeux, cette sensation lui était plutôt désagréable. « T’as cinq minutes pour trouver une excuse auprès de Robbie et pour déguerpir. » le mit-elle en garde. Hors de question qu’elle passe plus de temps avec lui. Finalement, elle pose les yeux sur lui. Il n’avait pas changé, avec cet air froid et hautain qui lui collait à la peau. Et ces grands yeux bleus dans lesquelles on pourrait se noyer. « T’as vraiment une sale tête, j’espère que c’est le poids de la culpabilité qui pèse sur tes épaules. » balance-t-elle. C’était totalement gratuit et pas vraiment vrai. Elle tourne enfin les yeux vers Robbie et continua d’avancer, le cœur lourd.

AVENGEDINCHAINS
@Genesis Hartley