soit le poison, soit le remède | Moira

soit le poison, soit le remède

Ton cœur comme unique guide dans tes pas - que même ta boiterie ne pourrait arrêter - tu t'approchais de chez elle - de chez toi - le myocarde battant à tout rompre dans ta poitrine. Parce que la dernière fois que tu avais franchit le seuil de sa porte, tu t'étais pris un raz-de-marée d'émotions, un flot de souvenirs, une once d'amour incommensurable. Ses lèvres sur les tiennes, et cette sensation d'appartenance ne t'avais plus jamais quitté, malgré le silence, malgré son absence dans ton quotidien. Elle était l'essentiel, l'irrésistible, et tu n'en pouvais plus d'attendre un mot de sa part, alors tu ferais le second, le troisième et tout ceux après si jamais elle avait besoin que tu la rassures. Tu ne pouvais t'empêcher de l'aimer Gabe, qu'importe l'absence de souvenirs. Elle était là, niché dans le creux de ta poitrine, et il t'étais impossible de la déloger, de l'oublier. Une sensation terrible que ton destin était lié au sien. Alors tu montais les marches avec douceur, ta main droite tenant ta canne, et ta main gauche un bouquet contenant lys blanc, roses rouges et blanches et magnolias, voulant qu'elle comprenne que tu lui serais fidèle toujours, et d'un amour sans faille. Tu sonnais à la porte, te raclant la gorge sous le stress t'envahissant - comme si ça sonnait comme un nouveau rendez-vous - et quand tu la voyais, ton sourire fut d'autant plus grand. Tu lui tendais alors les fleurs, espérant de tout cœur qu'elle te garderait près d'elle.
"- Bonsoir. Je... J'sais qu'il est tard, mais j'voulais t'offrir ça, et savoir si tu allais bien."
La maladresse dans tes mots, parce que tu te souvenais de tes lèvres sur les siennes, de cette nuit dans ses bras, et que dans le fond, tu n'aurais jamais voulu qu'elle s'arrête. Elle t'avait manqué, et c'est par ta spontanéité que tu savais te démarquer.
"- Et tu me manques aussi. Affreusement."
Tes yeux n'osaient rencontrer les siens de peur que ton aveu lui fasse peur. Mais c'était comme si tout t'étais inconnu ici, et qu'elle était ce seul endroit où tu te sentais comme à la maison. Une aura bénéfique dans le trouble de ta vie.

(c) feu follet

@Moïra Coleman

la vie en roses.

Gabe & Moïra

Lunettes sur le nez, Moïra glisse doucement ses doigts dans ses cheveux afin de les relever en un chignon et les attacher avec un de ses stylos. Un autre entre ses dents, elle repose son attention au milieu de ses bouquins, tous éparpillés sur la table de la salle de séjour. L’heure sur l’horloge lui indiquait que la nuit était tombée depuis un petit moment. Et pourtant, elle rentrait tout juste du travail, ayant juste pris le temps d’enfiler quelque chose de plus confortable avant de passer aux choses sérieuses. Elle avait un examen important à la fin de la semaine et il fallait qu’elle mette toutes chances de son côté afin de pouvoir réussir. Si c’est le cas, elle pourra au moins avoir quelque chose dont elle sera fière dans sa vie. Plissant les yeux, elle tente de se concentrer, mais bien malgré elle Morphée veut l’attirer dans ses filets. Ses paupières se font bien lourdes, et Moïra lutte comme elle le peut afin de rester focus, mais rien n’y fait. Elle finit par s’endormir la tête la première dans ses livres, fatiguée d’une vie bien trop remplie pour une seule personne.
Lorsque la sonnette retentit, tonitruante, elle sursauta, retenant sa respiration un grand coup. Elle ne savait même plus où elle était. Ses cheveux étaient complètement retombés sur son visage et elle les repoussa, regardant une nouvelle fois l’horloge. Cela ne faisait que trente minutes qu’elle dormait mais elle ne savait même plus où elle était. Finalement, elle se lève pour se diriger vers la porte d’entrée afin de découvrir qui lui avait une frayeur pareille. Elle ouvrit et tomba... sur un énorme bouquet de fleurs. Elle fronça les sourcils mais son expression se fit bien vite plus douce lorsqu’elle aperçut la tête de Gabe. « Gabriel... » murmure-t-elle, un sourire sur les lèvres alors qu’il lui tendit le bouquet. « Elles sont magnifiques, je... » commence-t-elle à dire, ses yeux rivés sur les fleurs. Je ne mérite pas une attention pareille voulait-elle dire avant de se raviser. Moïra pense un instant à cette rencontre fortuite avec Baz devant ce bar. Elle secoua la tête discrètement. « Merci. » se contente-t-elle finalement de dire, son sourire s’étirant encore plus suite à sa dernière remarque. Elle laissa courir un instant son regard sur lui alors que lui évitait le sien. Elle se mordit la lèvre et finit par se donner une impulsion contre le chambranle. « Entre. » lui demande-t-elle presque, se tournant afin de retourner à l’intérieur. Elle pose l’énorme bouquet dans un vase non loin de là et se rendit compte que les livres étaient encore présents sur la table. Elle se dirigea immédiatement vers eux, les enlevant à la hâte. « Je suis désolée, je suis pas vraiment présentable ce soir. » dit-elle, planquant ces derniers sur l’étagère à côté d’elle. C’était très étrange de lui dire cela, parce qu’il ne s’en souvient pas, mais il l’a vu dans des états bien pires que cela.

AVENGEDINCHAINS
@Gabe Coleman

soit le poison, soit le remède

Le clair de lune à son paroxysme, guidé par un vent marin dans ta nuque, t'avais traversé les quelques kilomètres te séparant d'elle, d'un pas certain. Tu étais discret dans sa vie, sans cesse partagé entre la proximité et l'éloignement, l'espérance et l'ignorance. T'avais envie de te rappeler, et pourtant t'avais terriblement peur des conséquences sur l'identité que tu t'étais reconstruite. Mais tu savais qu'il ne pourrait y avoir deux poids deux mesures. Et que si t'avais souffert, elle aussi. Peut-être autant. Qu'importe l'ampleur de ta fatigue ces derniers temps - jonglant entre un carnet de commande grandissant et tes séances de kiné - tu fus guider par ton cœur, par ton esprit. Un besoin incessant de voir son sourire, d'entendre ses mots, de comprendre son âme. Lié à elle par un destin plus grand. Son sourire à la vision des fleurs te rendit le tien, en coin, et t'espérait en ton sein marqué son coeur à jamais. Elle t'invitait à entrer, et tu la suivais doucement, laissant ta canne à l'entrée. Des pas hésitants, mais tu voulais lui -te- prouver que t'étais capable sans, et qu'importe la difficulté, tu ne lâcherais jamais. T'avais le visage fatigué Gabe, mais étrangement, tu te sentais en sécurité ici. Entendre ton prénom complet te rendait toute chose, inhabituel de l'entendre de la sorte, mais du son de sa voix, ça sonnait si simple. Tu souriais doucement à sa remarque, et tu répondais spontanément.
"- Tu restes magnifique Moira."
Tu ne pouvais cesser de la regarder, repensant sans cesse à ce baiser - qui t'obsédait plus que raison - et tes joues prirent une teinte rosée. Tu balayais cette pensée d'une main passée dans tes cheveux, et ce fut ses mouvements vifs qui t'attiraient le regard. Intrigué et curieux, tu levais un sourcil, osant cette question.
"- Que lisais-tu ? Tu as de la chance que je ne sois plus aussi vif, sinon j'aurais déjà regardé."
Tu brûlais d'envie de savoir ce qu'elle voulait te cacher, espérant qu'enfin elle se confie à toi sur sa vie présente, pour recréer un lien unique entre vous.

(c) feu follet

@Moïra Coleman

la vie en roses.

Gabe & Moïra

Moïra ne s’attendait pas à ça. Gabriel devant sa porte avec son gros bouquet. A vrai dire, elle avait intentionnellement donné peu de nouvelles. Elle voulait lui laisser le temps de s’acclimater à sa vie d’avant et ne pas trop le brusquer, lui qui est encore en phase d’apprentissage. Et même si il l’a dit lui-même, même s’il voulait d’elle dans sa vie malgré le vide de souvenirs dans son esprit, elle ne pouvait s’empêcher d’avancer a pas de loup. Pour ne pas le décevoir, pour ne pas s’approcher trop vite du moment où il apprendra la vérité, qu’il tombera de haut et que son regard si tendre changera. Elle est particulièrement touchée par l’attention; cela faisait bien longtemps qu’il ne lui avait pas offert de fleurs. Après dix ans de vie commune, les couples s’essoufflent forcément un peu, c’est inévitable et les présents se font plus rare. C’est bien pour cela qu’elle lâche un léger sourire. Le laissant entrer, son regard accrocha le sien, doucement. Elle se sent un peu nerveuse, lui a l’air de l’être aussi.
Un peu comme s’ils avaient un premier rendez-vous, dix ans après le vrai. C’était presque grisant. Immobile un instant, observant ce si bel homme qu’est son mari, elle redescendit bien vite de son nuage en voyant ses bouquins partout. Son sourire s’effaçant et ses mains s’activant, Gabe brisa un instant le silence. Évidemment. Évidemment qu’il allait poser la question. N’importe qui de normalement constitué le ferait. Elle posa tout à la hâte, et repoussa ses lunettes contre son nez, signe de nervosité de sa part. Mais ça, elle espérait qu’il ne s’en rappelait pas. « Ça? Oh, rien d’important, de la paperasse, tout ça... » s’empressa-t-elle de répondre bêtement. Tout ça. Tout ça, c’était littéralement son avenir. Si jamais elle réussissait à décrocher ce diplôme, elle pourrait enfin changer de vie, être enfin quelqu’un et voir la fierté dans les yeux de ses parents. Mais c’était loin d’être le cas et c’était même plutôt compromis. « Oh non, ne me fait pas ton regard Gabe. » Elle voyait son regard sur elle, insistant. Le même qu’il avait quand il voulait lui faire cracher le morceaux, souvent suivit d’un petit « Moïra, allez... » d’une voix mielleuse. Et en général ça marchait plutôt bien, puisqu’elle ne pouvait jamais garder un secret avec lui. Elle finit par soupirer. Cette phrase était ridicule, il ne devait même pas se rappeler de cette ritournelle entre eux. Elle se mord la lèvre, un instant. « Ce sont des... cours du soir. » lâche-t-elle difficilement. C’était la première fois qu’elle mettait quelqu’un au courant. Même Baz ne le savait pas. « Je sais pas si tu te souviens de ça mais j’ai jamais vraiment eu l’occasion de passer quelconques diplômes, donc... » explique-t-elle, laissant sa phrase en suspens. Elle sent ses joues chauffer, un peu honteuse de dévoiler son secret qui n’en était plus un.

AVENGEDINCHAINS
@Gabe Coleman

soit le poison, soit le remède

L'coeur léger, t'étais prêt à tout pour qu'elle te laisse entrer - rentrer à la maison - prêt à tout les sacrifices, à vaincre tous les orages, pour qu'enfin, ta place soit de nouveau à ses côtés. Mais tu savais que le temps serait ton ami - ou ton ennemi - et qu'elle seule avait la clé de votre avenir, et celle de ton passé. Elle t'avait manqué, plus que raison, et c'est pour ça que tu étais là, face à elle à cette heure avancée de la nuit. Un myocarde bien trop battant pour être ignoré. Tu lui souriais Gabe, le sourire encrée sur ton minois endurcit par le temps, les ridules au creux de tes yeux tant être près d'elle enjouait ton âme. Et même si tu savais que les fleurs coupés n'étaient qu'un prétexte pour détourner son attention, la tienne était bien ailleurs. Sur ces livres fermés à la hâte, l'orée d'un secret à percer. Et elle te mentait, outrageusement. Tu pouvais deviner à travers ses gestes - ses lunettes redressés sur le nez - qu'elle voulait cacher l'existence d'une petite vie bien à elle. Et ça t'amusait Gabe, ce jeu divin. Un sourire en coin dans le creux de tes lèvres, et tu te lançais dans des yeux de merlants frits pour qu'elle succombe, et réponde à tes attentes... "- Moira, allez..." Un silence. Un rire qui fendait l'absence. Une ritournelle innocente, et pas si oubliée. Et enfin, elle te confiait ses heures perdus, un pas de plus dans la confiance qu'elle te donnait. Tu souriais, et tu t'approchais de cette table à pas lent, feuilletant ces livres avec passion. "- Si c'est ce que tu veux Moira, alors ne lâche jamais." Tu étais sincère Gabe, pour la simple et bonne raison qu'elle méritait toutes les réussites de ce monde. Tu fronçais un peu les sourcils, et tu tiquais au titre de ces ouvrages, te lançant dans le domaine du risque. "- Et puis si on a quelque chose à acheter ensemble, tu seras notre meilleur conseiller." Oui Gabe, t'avais envie de tout recommencer à ses côtés.

(c) feu follet

@Moïra Coleman

» (1f) you're the poison in my veins
» l'amour à la mer | moira
» maux doux. (moïra)