i wanna hold you so much ▪ isaac

i wanna hold you so much
feat @isaac hughes et @beck harrington

Penchée sur sa tablette, perchée sur la chaise haute derrière le comptoir, la créatrice pose son stylet tout en pestant contre elle-même. Elle aurait bien envie de tout envoyer valser, frustrée et exaspérée de ne plus rien parvenir à mettre en forme. La panne d’inspiration s’est produite il y a un peu plus de deux semaines et impossible de remettre la machine en marche depuis. La cause de tout ça est identifiée, et c’est peut-être là ce qu’il y a de plus frustrant, de le savoir et de ne rien pouvoir y faire. Son esprit est occupé et tourne en boucle tout simplement depuis que Isaac est revenu en ville. Un ragot qui n’a pas mis long feu à arriver jusqu’à ses oreilles, la fin d’une tournée un peu précipitée, le choix pour le groupe de revenir au bercail. Ce qui la chipote réellement, Beck, c’est qu’il n’est pas venu la trouver depuis. Silence radio. Pas un message. Rien. Ses croquis commencent par quelques lignes mais finissent dans la corbeille virtuelle de l’application. Elle s’attend à le trouver là à chaque client qui passe la porte du showroom. L’impatience s’est glissée dans ses veines et la rend complètement chèvre, la Harrington. La collection de luminaires, portant, est à boucler pour la fin du mois. Elle ne peut tout simplement pas se permettre de se laisser distraire par de telles futilités. Alors elle l’a décidé ce matin : s’il n’est toujours pas venu la voir d’ici la fin de la journée, ce sera elle qui ira le chercher. Elle se dit que peut-être –certainement– en le confrontant, son esprit pourra se libérer et l’inspiration refera surface. Elle en est persuadée en fin de compte, tout ce qu’il lui faut, c’est une discussion libératrice. Elle tremble pourtant la brunette devant la maison des Hughes, celle où Isaac a grandi, celle où il a toujours vécu. Elle hésite encore un instant puis lève la main vers la sonnette pour marquer la présence d’un invité. C’est sans surprise que la mère de famille l’accueille avec un large sourire sur les lèvres. « Beck ! Qu’est-ce que je peux faire pour toi, ma chérie ? » lui demande-t-elle de son large sourire. Les lèvres de la jeune femme, quant à elles, sont crispées et se tordent sous la pression qu’elle se met, sur le bord du précipice devant lequel elle se tient. « Bonjour Madame Hughes, est-ce que Isaac est là ? » demande-t-elle, décidant d’aller droit au but. Une phrase tellement de fois prononcée, faisant écho à un passé qu’elle voit comme révolu. La mère de son meilleur ami, toujours aussi adorable, lui adresse ce regard et cette moue compréhensive, et elle sait, Beck, qu’elle se veut rassurante tout en étant au fait de la situation. On ne peut rien lui cacher à la Hughes. « Je vous laisse tous les deux. » lui répond-t-elle tout en s’écartant de l’entrée pour la laisser passer. Après avoir refermé la porte derrière elle, la femme s’éclipse à l’étage par respect, et c’est d’un automatisme troublant que les pas de la créatrice se dirigent vers le séjour. Là, elle trouve Isaac assis à la grande table, leurs regards se croisent, elle sent son cœur rater un battement, ses poumons se comprimer dans sa poitrine. « J’ai eu ouï dire que la rock star était de retour en ville. » Elle se la joue indifférente tout en attrapant un objet sur le buffet pour s’occuper les mains. Elle fait mine de l’observer mais n’est pas réellement intéressée par le bibelot. Son regard revient à Isaac, plus sombre, plus touché, plus perdu. « Tu comptais encore attendre combien de temps avant de venir me voir, Isaac ? » lâche-t-elle tout en croisant les bras. Elle s’était imaginée, oui, qu’elle serait la première personne qu’il serait venu voir une fois de retour, sans même attendre un jour, et peu importe si la route fut longue et le trajet éprouvant. Il aurait pu arriver exténué qu’elle l’aurait accueilli quand-même et se serait réjoui de l’avoir retrouvé. Du moins c’est ce qu’aurait fait son ami il y a trois ans. Car cet Isaac qui se tient devant elle, ce n’est pas celui qu’elle a connu. « J’ai cru que t’allais au moins avoir la décence de passer dire bonjour. » Elle attaque, vive, comme courant contre la montre, contre des idées qui pourraient se perdre s’il ouvrait la bouche. Parce qu’elle le sait, Beck, qu’elle lui pardonnerait n’importe quoi à son meilleur ami, peu importe l’excuse qu’il lui servirait. Mais la froideur lui revient, à l’égard des sentiments déconcertants qui fusent dans cet esprit, ne comprenant toujours pas comment un tel écart a pu se former entre eux, à quel point le temps et les aléas de la vie ont pu contaminer leur relation. « T’es là pour combien de temps ? » Se risque-t-elle à demander. Cette fois, elle veut se protéger, être préparée à son départ, elle se refuse à un jour encore tomber de haut en apprenant une fuite précipitée.

i wanna hold you so much
feat @beck coleman

Plusieurs heures déjà qu'il se tient là, dans la cuisine de chez sa mère. Une mère qu'il n'a plus vue depuis bien des années, bien que depuis son départ, il lui a toujours envoyé des messages pour continuer à s'occuper et prendre soin d'elle. Car elle est tout ce qu'il lui reste, à Isaac. Elle n'est certes pas sa seule famille, il y a aussi son frère. Cependant, il n'y a qu’elle qui compte pour le guitariste. C'est pourquoi, à chaque fois qu'il remet les pieds dans sa ville natale, il passe du temps avec elle. Le plus de temps possible. Car papa, il n'est plus là. Alors oui, aujourd'hui, il est venu voir sa mère Isaac. Une mère au visage amaigri, au corps frêle. Ça lui fait mal au brun, de la voir dans cet état. Il sait, qu'elle souffre. Il sait, qu'elle n'a jamais réussi à faire son deuil. Il sait, qu'elle ne veut pas trouver un autre homme dans sa vie. Ça l'attriste. Énormément. Mais il ne sait pas faire grand-chose contre ça le Hughes. Mis à part être là, comme il l'est actuellement. Il remarque le regard perdu de sa mère de temps à autre. Alors il essaye de lui parler. Elle le questionne peu sur son métier, sur la tournée qui s'est récemment achevée. Ça ne le dérange pas Isaac. Il sait bien que quoi qu'il arrive, il aura toujours le soutien de sa mère. Il se sert un verre d'eau Isaac, avant d'aller le déposer sur la table du salon où il a préalablement installé son carnet de notes, bien inspiré pour écrire quelques chansons. Il n'a pas réellement le choix à vrai dire. Car le groupe doit rapidement retrouver les studios afin de créer et sortir un nouvel album. Il profite du calme de la maison de sa mère pour se mettre au boulot. Et alors que les phrases s'écrivent sur le papier blanc à l'aide de son crayon, il redresse la tête lorsqu'il entend sonner. « T'en fais pas Isaac, je m'en occupe. » Il regarde sa mère se diriger vers la porte d'entrée. Mais il ne peut continuer à écrire, bien trop curieux de savoir qui se trouve de l'autre côté de la porte. Mais surtout, de savoir qui vient déranger sa mère. « Beck ! Qu’est-ce que je peux faire pour toi, ma chérie ? » Son coeur manque un battement, son sang se glace et il se fige Isaac. Il lâche le crayon, ne pouvant presque plus le tenir dans sa main. Et il tend l'oreille un peu plus, se disant qu'il est bien dans la merde le gamin. « Bonjour Madame Hughes, est-ce que Isaac est là ? » Il ferme les yeux, espérant que sa mère ne lui dise rien. Manque de bol. « Je vous laisse tous les deux. » Il attrape à nouveau son crayon et essaye de porter son attention sur sa feuille, mais au loin, il entend les pas de sa meilleure amie se rapprocher. Il redresse légèrement la tête, faisant mine d'être surpris de la voir. Car en réalité, il l'est Isaac. De retour depuis quelques semaines, il n'a même pas pris la peine de contacter Beck. Il faut dire qu'il est parti du jour au lendemain, l'abandonnant derrière sans lui dire quoi que ce soit. Alors s'il y a bien un méchant dans l'histoire, c'est lui. « J’ai eu ouï dire que la rock star était de retour en ville. » Il hausse les épaules, ne la lâchant pas du regard. « Il paraît oui. » Il ne sait pas vraiment comment il doit se la jouer le Hughes. Car Beck, ça fait bien des années qu'il ne l'a plus vue et bon sang, elle est belle. Elle est belle Beck. Elle l'a toujours été. Et bon sang, elle lui a manqué. « Attention à ça, ça appartenait à mon père. » Dit-il en pointant l'objet qui se trouve entre les mains de son amie. Mais la brune rentre rapidement dans le vif du sujet, mettant Isaac encore un peu plus mal à l'aise. « Tu comptais encore attendre combien de temps avant de venir me voir, Isaac ? » Il passe une main nerveuse dans sa nuque. « J’ai cru que t’allais au moins avoir la décence de passer dire bonjour. » Le brun finit par se redresser et légèrement, il s'approche d'elle en préférant tout de même garder une certaine distance. « T’es là pour combien de temps ? » Il attend. Il préfère qu'elle ait terminé. Il ne veut pas la brusquer et/ou la couper dans ses dires. Il laisse retomber ses épaules. Il va devoir s'expliquer Isaac, il le sent bien. Mais surtout, il ne peut pas lui mentir. « J'vais être honnête avec toi Beck -- J'sais pas si j'serais venu te voir, en réalité. » Il sait, que sa réponse fait mal. « On n's'est plus vu depuis quoi .. 3 ans ? Je sais, ce n'est pas une excuse, mais -- j'sais pas si j'aurais eu la force de venir te voir. » Il laisse retomber ses épaules, ne lâchant pas son regard, soutenant toujours celui de son amie. « Je suis là pour quelques semaines, quelques mois. Le temps qu'on enregistre un nouvel album avant de repartir en tournée. » Il fait quelques pas pour retourner vers la table du salon et prend soin de soigneusement fermer son calpin. « Tu veux boire quelque chose ? » Lui demande-t-il par politesse, prenant son propre verre d'eau en main pour en boire une gorgée. Il essaye de détendre l’atmosphère, Isaac. Du mieux qu'il peut.« Tu -- comment t'as su que j'étais chez ma mère ? » Lui demande-t-il, curieux.

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feat @isaac hughes et @beck coleman

Il lui en a fallu du temps à la Coleman pour ravaler sa fierté et venir jusque chez la matriarche du Hughes en espérant pouvoir le confronter, ou tout du moins pouvoir obtenir plus d’informations sur le lieu où il crèche ou autre. Elle ne s’attendait pas à autant de gentillesse face à cette dame pour qui elle a bien trop d’estime qui s’éclipse en un instant pour les laisser seuls. Comme si elle savait des choses que Beck ignore encore. Et ça la fait flipper, la brune, de se sentir dans cette position d’infériorité. Qu’est-ce que son fils a bien pu lui livrer à son sujet ? Elle inspire à nouveau, remplissant ses poumons à bloc, de peur de ne plus pouvoir respirer d’ici un bon bout de temps, puis elle avance dans l’antre de son meilleur ami, lieu de tant de jeux enfantins qui ont marqué les années de leur jeunesse. Une fois qu’elle se retrouve face à Isaac, c’est plus fort qu’elle. Elle se positionne en supériorité et jour l’indifférence. Comme si son retour ne l’avait pas marqué, comme si cela n’avait eu aucun impact sur son quotidien. –Faux. Elle enchaine les insomnies et les pannes de création. La page blanche semble être devenue sa meilleure et sa pire ennemie à la fois. Elle n’est pas certaine de bien percevoir les choses, Beck, mais elle se dit que peut-être que si elle vient le confronter, les choses s’apaiseront. Elle se tient droit, à distance de lui, reposant l’objet curieux qu’elle avait piqué sur le meuble lorsqu’il le lui demande. Les questions se pressent à sa bouche tellement c’est important. Ces réponses-là sont importantes, bien plus que les autres et seront déterminantes. Elle ne veut pas partir d’ici sans les avoir posées et encore moins sans avoir de réponse. « J'vais être honnête avec toi Beck -- J'sais pas si j'serais venu te voir, en réalité. » Elle ne sait pas s’il se joue d’elle d’une ironie de mauvais goût mais cette phrase ne lui plait pas du tout. Il s’est redressé sans pour autant l’approcher, et cette distance écrase un peu plus le myocarde en cage dans sa poitrine. « On n's'est plus vu depuis quoi .. 3 ans ? Je sais, ce n'est pas une excuse, mais -- j'sais pas si j'aurais eu la force de venir te voir. » Il ajoute sérieux, azur dans noisette, et elle lit en lui la sincérité mutilante qu’il lui adresse. La force de venir la voir ? Elle est aussi perdue qu’elle a envie d’exploser, la créatrice. Il ne sait pas s’il serait venu la voir ? Non mais c’est quoi ces conneries ? Elle prend sur elle en relâchant un peu de l’air emprisonné dans ses poumons et le laisse poursuivre. Pour combien de temps est-ce qu’il est là ? Qu’est-ce qu’il est venu faire à Philly ? « Je suis là pour quelques semaines, quelques mois. Le temps qu'on enregistre un nouvel album avant de repartir en tournée. » Et elle porte sa main à sa bouche parce qu’elle sent un rire nerveux qui va la prendre d’une seconde à l’autre. Elle lève les yeux au ciel, se rendant compte qu’il l’a prise pour une bonne quiche ces trois dernières années. Et elle qui se posait mille et une questions sur son retour et son silence. Quel hypocrite. Elle rit, Beck, elle rit nerveusement et incontrôlément avant de se reprendre. « Tu te fous de moi, Isaac ? » demande-t-elle sérieusement en plantant un regard sombre dans le sien. Il en retourne à sa table pour fermer son calepin, précieux gardien de ses pensées secrètes, mine d’or de compositions et de paroles de chansons. Elle n’a qu’une seule envie à cet instant précis, c’est de le déchirer sous le coup de l’irritation. « En fait, tu reviens comme t’es parti : comme un voleur. » Elle sifle, en ignorant sa proposition de boire quelque chose. Le niveau d’énervement monte bien trop vite, et il lui faudra plus que ça pour la calmer, Beck. « Non mais quelle conne j’ai pu être ! » s’exclame-t-elle tout en laissant tomber ses bras le long de son corps. Elle se met alors à se balader dans la pièce, espérant que ces quelques pas puissent la calmer, mais rien ne l’apaise. « Et moi qui croyais que t’étais parti comme ça parce que t’avais pas eu le temps. » Le temps de lui dire au-revoir correctement, ou de faire les choses bien. Qu’il n’ait pas eu la force de le lui annoncer, elle l’avait compris bien plus tard, mais elle n’avait toujours pas compris pourquoi un “au-revoir” n’avait pu lui être adressé. « En fait t’as juste voulu tirer un trait sur Plilly. Mais alors dis-moi, pourquoi est-ce que tu m’as répondu quand j’ai repris contact avec toi ? » C’est à ne rien y comprendre. Trois ans se sont bel et bien écoulées, mais pas trois années sans rien. S’il n’a pas été présent lors de la disparition de son frère, elle ne lui en a pas voulu, elle a compris de par ses obligations, mais ils se sont au moins toujours écris quelques mots sur le portable, à travers le pays ou les continents. Le mur qu’elle vient de se prendre, elle ne l’a pas vu, Beck. Et se le prendre de plein fouet, ça fait un mal de chien ! « Tu crois pas que t’aurais pu avoir les couilles de me dire ça plus tôt ?! Pas la force de venir me voir ? Mais qu'est-ce que tu racontes comme conneries ? » finit-elle en se prenant la rête entre les tempes. Elle grogne tout en regardant le plafond du salon, prête à exploser. Si leur amitié ne compte plus à ses yeux, la moindre des choses aurait été d’être franc avec elle. J’’sais pas si j’serais venu te voir. les mots raisonnent et passent en boucle dans sa tête, alimentant le sang qui circule dans ses veines.

» Ezio ✜ i wanna do bad things with you