event #2 — pool party (team whisky coca)

Le lagon était aveuglant. Une lac artificiel qui séduisait les plus hyperactifs convives. Encore enveloppée dans son paréo, Cicely sirotait paisiblement son cocktail plus chargé en alcool qu’en Coca-Cola, totalement silencieuse. Elle avait reçu l’invitation par une connaissance éloignée et s’était convaincue qu’il était temps de s’ouvrir un peu plus au monde. Tant pis si on la reconnaissait pour sa carrière ou alors pour sa frasque légendaire, elle ne pouvait plus suffoquer dans sa piaule et se contenter de composer. La vie l’attendait. Des dizaines de coeurs battaient près d’elle, prêts à danser avec le sien, qu’importe le rythme. Cependant, faire le premier pas semblait être une montagne infranchissable. Souriant timidement, le petit groupe autour duquel elle gravitait fut soudainement interpellé. Un gamin en nage, véritablement perturbé, distribua en effet quelques suppliques attristantes par le ton employé. « Ouais, j’crois qu’on peut faire ça, qui me suis ? » que la brune répondit du tac au tac, surprise de toujours disposer de ses cordes vocales. Son regard se jetant sur la troupe, elle le dirigea ensuite vers le bois au loin « C’est pas un jardin ce truc, c’est un pays ! Il aurait dû nous filer une carte ! » Les clés en main, Cissy dégaina ensuite une visière bon marché, celle faite de sa propre main et fronça ses sourcils, comme si elle pouvait zoomer et percevoir un bout de cette fameuse cabane.

@ceios harrington @noa johnson @tyrus crain

Choqué. Effaré. Stupéfait. Ca m’arrivait par moment de prendre le soleil, respirer et laisser aller mes idées dans des coins originaux. Originaux car inhabituels. Et là, rien de plus surprenant qu’un employé qui appel à l’aide en interpelant les clients ? Ca venait de rayer une bonne fois pour toute mon intérêt pour ce lieu farniente. C’est toujours pareil. A tester des nouvelles choses, on est déçu, et on revient aux premiers amours, aux bonnes vieilles habitudes. Je le regardais, bouche-bée, yeux écarquillés. Ma voisine ne trouvait rien de mieux que de valider le fait qu’on puisse participer pour aider en plus ? Mais ? C’était écrit quoi sur ma tête ? ‘Dépannage service d’hôtel ?’ L’esprit pratique, je rappelle, pas pour moi les amis. Des ? Hein ? des bouées ? à gonfler ? Mais c’était une blague ? Caméra cachée ? Où est la caméra ? « Ah pas de problème pour te suivre, mais je touche pas à cette cabane bizarre, encore moins aux bouées. Et les gonfler ? Nope. Je touche pas. » C’était pas de la mauvaise volonté. Je serai plutôt du genre à crever la bouée en essayant de souffler dedans plutôt qu’autre chose… Ah puis, j’ai enlevé mes lunettes du bout des doigts en réalisant que Noa Johnson semblait impliquée par cette situation. J’avais même pas vu qu’elle était là… Du Ceios tout craché. « Mais tellement. En plus c’est gigantesque. Non mais ils ont qu’à donner toutes les infos ou aucune. C’est carte et masque de protection, combinaison et tout le tralala, ou bien ils se débrouillent… » Je parlais encore beaucoup trop sans exprimer beaucoup d’idées… Bon. Je suivrai le mouvement pour soutenir psychologiquement le manque de professionalisme de cet établissement. Mais je touche à rien !

@cicely oberlin @noa johnson @tyrus crain

D’un autre temps, voilà ce qui traversait l’esprit de Tyrus alors qu’il avançait vers cette cabane isolée en compagnie de plus jeunes que lui. Il n’avait plus vingt ans, l’horloge de la quarantaine jouait de ses rouages depuis un moment. Il n’avait pas sa place ici, encore moins avec eux. Le hasard. Ni plus, ni moins. Après tout, rien n’arrive pour rien. Il était venu à cette fête pour accompagner des potes, mais Ty n’était pas vraiment fait pour les piscines, il préférait de loin écouter la musique qui jouait. D’ailleurs la jeune femme qui menait l’expédition lui rappelait quelqu’un, sans doute une tête qui avait déjà croisé son chemin. « Elle doit pas être si terrible cette cabane. » se disait-il plutôt pour lui-même qu’à ses compagnons de fortune. L’animateur n’avait pas la frousse, par chance sinon il aurait sans doute paniqué — et à en croire les scénarios de film d’horreur, il serait sans doute le premier à mourir. « On dirait bien. » supposait-il en regardant autour de lui tout en avançant, cherchant quelque chose qui pourrait lui donner une piste. « Elle ne doit pas être bien loin. » Du moins l’espérait-il. Il n’avait pas vraiment envie de traverser ce gigantesque jardin. Relevant ses verres fumés sur sa tête, il perçut quelque chose. Incertain toutefois, il préférait prévenir plutôt qu’ils passent à côté de ladite cabane : « Ce serait pas ça ? »

@cicely oberlin @ceios harrington @noa johnson

Ils étaient quatre. Quatre individus extirpés de leurs activités respectives. Cicely n’avait pas pu ignorer ce pauvre gamin aux joues flamboyantes. Il lui avait fait pitié, une piqûre au coeur, un pincement à l’âme. Si autrefois elle aurait pu être reine de ce type de fiesta et formuler des ordres, dorénavant, elle n’était plus qu’une invitée lambda. Une invitée qui voulait participer et apporter son aide. Cissy ne souffrait pas du syndrome de diva et ne se sentait aucunement supérieure pour refuser une mission aussi basique. Cependant, pour le blond platine qui avait été également interpellé, cela paraissait relever d’un tâche ingrate dont il se passerait bien. Aurait-elle parlé trop vite et mis « ses camarades » dans l’embarras ? La grimace bouleversant les traits angéliques de son visage, la brune comprit ensuite que le bourgeois (Ceios) et la ravissante demoiselle à la chevelure aux reflets dorés (Noa) se connaissaient. L’expédition allait s’avérer gênante, à moins qu’elle ne se rapproche de l’autre membre du quatuor (Tyrus) ? Lui aussi semblait déboussolé et .. atrocement seul. « Ça va le faire, on est totalement équipé pour ramener quelques bouées, deux bras, deux jambes, chialez-pas les gosses » Explosant de rire, Cissy prit la tête du peloton, laissant ses oreilles traînaient vers ses coéquipiers d’infortune. S’enfonçant dans le bosquet au fond du jardin, elle dut élever davantage ses guiboles pour surpasser les herbes sauvages. Et sinon, il fabriquait quoi le jardinier de cette villa ? Trop occupé à divertir la propriétaire ? Continuant de s’aventurer au hasard, elle fut soudainement immobilisée lorsque l’autre loup solitaire l’alerta. « De quoi ? » Reculant de quelques pas, elle se plaça aux côtés de l’homme paraissant surplombé la moyenne d’âge de la pool party et tenta de regarder là où il regardait. « Ouais, on dirait un bout de toit, excellente vision monsieur ! » Applaudissant très rapidement des mains, elle sautilla même sur place et pointa du doigt la direction au duo. « Seul bémol, c’est la jungle. Quelqu’un aurait une tronçonneuse dans son slip ou sa culotte ? Il doit avoir des millions de créatures dans toute cette végétation, erk. Le pire, c'est les araignées, on est d'accord ? » Les frissons gagnant son épiderme, Cissy frémit malgré la chaleur ambiante et suffocante. Elle s'imaginait déjà les pattes velues d'une de ces arachnides dévaler sa peau d'albâtre. Un cauchemar. « Avant de s’avancer plus loin, je m’appelle Cicely et vous ? Un message à faire passer si jamais vous ne revenez pas de là-bas ? »

@ceios harrington @noa johnson @tyrus crain

Je croisais le regard de Noa, un peu en détresse. On allait pas vraiment se lancer la dedans… ? Mais trop tard. On y était déjà. ‘Chialez-pas les gosses’. Ah ben. En plus d’un manque total de compétence de l’établissement, voilà que j’étais embarqué dans une aventure étrange avec des personnes étranges… C’est quoi ? Ma tête ? Qui faisait trop jeune pour elle ? Y’a une grande différence entre ‘chialer’, et ‘exprimer un point de vue’. Je la laissais rire en levant les yeux au ciel. « Si on est pas capable de rebrousser chemin, je vous tiendrai en responsable… » lançais-je aux deux plus téméraires du groupe (Cissy & Tyrus). J’ai fait mine de chercher dans mon caleçon si je trouvais quelque chose qui pourrait servir. « Alors en cherchant bien, il y a quelque chose… mais pour débrousailler la jungle ça nous servira pas. » Mine dégoutée d’avoir participé à cette vanne, quoique c’était l’occasion d’en placer une alors je ne disais pas non. « Ouais les araignées c’est pas ouf. Les tics, c’est pire… » J’en avais jamais eu de ma vie. Ca n’allait pas se produire aujourd’hui, non, non et non. J’attrapais le poignet de Noa, tant pour me rassurer, que pour être certain que nos guides de fortune ne perdent personne en route. Cicely ? C’était beau et original ! Ca piquait ma curiosité. En temps normal je l’aurais assaillie de question. Mais là, rien de normal à cette situation. « Ceios. Un message ? Brûler l’établissement de la pool party. Bande d’incapable… » D’un pied je bougeais les feuillages devant moi. « Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce que cette paire de lunette fait par terre… ? » Film d’horreur. Ca y est. Partie 2. On avançait pour de bon vers notre perte.

@cicely oberlin @noa johnson @tyrus crain