douce vengeance (winter)

Ses yeux fixent inlassablement la silhouette de la jeune femme, le regard accroché à ses délicieuses courbes et pourtant le cœur qui ne s'accélère pas ; étrangère aux sentiments et sûrement impolie aux yeux de la belle. Elles ne s'étaient pas recroisés depuis les baisers échangés sans jamais aller plus loin, la distance mise par Neela avait semblé installer un froid glacial entre les deux poupées. Et depuis elle se méfiait de la jeune femme comme de la peste, persuadée que les amants trouvaient toujours une bonne raison pour se venger de la cible fuyante. Peut-être pour soigner leur orgueil mais Neela avait bien comprit que stopper son amante dans la poursuite de leurs ébats ne lui avait pas franchement plu. Elle ancre son attention sur son père pour arrêter de penser, arrêter de réfléchir. Lui semble si à l'aise dans son monde, le rire joyeux qui franchit ses lèvres alors qu'il passe de personnes en personnes, de discussions en discussions pour améliorer ses affaires. Mais Neela, elle, a la tête qui tourne. Et ce n'est pas seulement la faute du verre de champagne qu'elle tient entre ses doigts tremblants. Elle n'aime pas être entourée de personnes trop riches, elle n'aime pas ce luxe dans lequel elle évolue. Et par dessus tout elle n'aime pas l'idée que quelqu'un puisse la reconnaître, puisse comprendre que la petite équipière du mcdo du coin est une riche héritière qui ment à tout le monde. Elle cherche à s'échapper, l'envie de fuir dans sa chambre qui se fait pressante mais elle se dispute bien assez avec ses géniteurs. Alors elle décide de simplement s'éclipser aux toilettes, juste quelques minutes pour prendre l'air, pour respirer parce que l'ambiance lui serre la gorge, lui donne envie de vomir. Mais dans l'escalier son regard se pose encore, toujours, sur la silhouette de Winter. " Ah, salut. " le rouge monte presque à ses joues. " Je dois m'habituer à te voir à toutes les petites fêtes organisées par mon père ? "