no chemicals in my system | Beck

Le bois au creux de tes mains, tu le façonnais, tu lui donnais un sens, une direction, une couleur. L'essence d'une âme dans l'esprit créatif de ta jeune sœur. Un talent innée d'imaginer, et toi de lui donner une vie. Vous étiez parfaitement accordée, elle savait ce qu'elle pouvait obtenir de toi, et toi d'elle, et parfois sans mots échangés. Une symbiose qui ne semblait pas dater d'hier, mais dont tu n'avais que très peu de souvenir. Tout ce que tu savais pertinemment, c'était qu'elle était importante dans ta vie, et que tu l'aimais inconditionnellement : besoin primaire de la protéger de tout. C'était sûrement liée à votre passé dont tu n'avais que des brides de souvenirs. Tu ne posais pas trop de questions soudaines, certaines étaient étouffés, d'autres inspirés, mais souvent, c'était elle qui te répondait avant même que tu ne lui demandes, et dans un regard tu la remerciais sans cesse de sa bienveillance, sa tendresse et de son rire aquilin. Elle était douce Beck, comme le chant d'un rossignol, elle était reposante, tendre. Et même tes silences ne lui était pas déplaisant. Elle te prenait comme tu étais, et la réciprocité était là. Tu t'étais levé à l'aube pour apporter la dernière couche de vernis, pour imposer les dorures sur les motifs imaginés par ta sœur, et t'espérais que cette commande qu'elle t'avait passé allait lui plaire. Aux rayons du soleil, il était magnifique, élégant. Tu t'arrêtais un instant, la sciure sur ton tablier, tes mains, mais tu prenais le temps de le regarder. Elle avait tant de talent cette petite sœur. Un sourire, et tu l'entendais déjà traversé la pièce, tel un rayon de soleil dans ton cœur. Tu ne savais pas tellement si tu pouvais te permettre de telle familiarité - étant donné que tu ne savais plus grand chose - mais c'est tout naturellement que tu déposais un baiser sur sa joue, lui désignant du doigt la commode terminée.
"- Bonjour petite sœur en chef. Ton œuvre est terminée, dis-moi ce que tu en penses."
T'espérais qu'elle l'apprécierais, parce que t'en avais passé du temps dessus, et que tu te refusais à la décevoir une fois encore.